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Réflexions du comédien de Louis Jouvet

Difficile d’imaginer une carrière artistique plus féconde que celle de Louis Jouvet. Comédien, metteur en scène, directeur de théâtre, acteur de cinéma, il a, en tant que professeur au Conservatoire, profondément marqué l’enseignement dramatique.

Avec Charles Dullin, Georges Pitoeff et Gaston Baty, il a monté en 1927 le Cartel des quatre, une association de théâtre faisant découvrir des auteurs qui deviendront classiques, comme Jules Romains ou Jean Giraudoux.

Sa diction saccadée, son visage maigre et son regard perçant vont en faire un comédien réputé, passant des planches des théâtres aux plateaux d’un cinéma qui grâce à lui rentrera définitivement dans l’ère du parlant.

Pédagogue hors pair, Louis Jouvet s’est passionné pour la transmission des textes classiques et pour les conditions de leur interprétation. Le Comédien désincarné est le fruit ce cette passion, tout comme les Réflexions du comédien.

C’est un livre riche que les Réflexions du comédien. Il faut le voir comme un vaste panorama de la pensée de Jouvet. Tout y est abordé : les texte, le jeu, le rôle du théâtre, le métier de directeur… Cette plongée dans la pensée du maître est passionnante.

Le livre commence par des réflexions du sur le théâtre de Beaumarchais et celui de Hugo, ce qui est éternel en eux et la façon dont ils doivent se transmettre au public. Le chapitre suivant porte sur l’auteur Henri Becque. Il s’intitule “La disgrâce de Becque”. Il est des plus intéressants car il interroge le potentiel d’un texte de passer ou non à la postérité.

Jouvet parle de l’avenir du théâtre, de la sensibilité du public, de cette difficulté d’innover et de restituer, de cet équilibre constant qui doit être l’obsession du comédien, du metteur en scène ou du directeur de théâtre.

Le commerce théâtral, malgré son caractère utilitaire est, à l’origine des temps, un sacerdoce qui prend sa source aux mobiles les plus nobles et les moins intéressés du cœur humain, mais il va au flanc de tout sacerdoce, si glorieux soit-il, une abominable plaie qui oblige le prêtre à vivre de l’autel, le soldat de son épée et l’avocat, comme le médecin, de ses clients.”

Quelles concessions alors faut-il faire ? Quelle intégrité peut-on garder ? Comment garantir notre indépendance et notre liberté ? Comment, enfin, faire survivre l’Art ? Ce sont ces questions-là qui sont au cœur des Réflexions du Comédien et chacun sait à quel point elles concernent le temps présent.

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