Avec le couteau le pain

C’est l’histoire de la gamine, subissant le pouvoir arbitraire du père et la passivité de la mère, confrontée à une violence familiale érigée en système de valeurs. Elle se réfugie dans la religion où elle trouve la justification mystique de ses souffrances. Dans cet univers clos débarque le fils d’un ami du père, Norbert, le fort en maths, le gendre idéal, qui va peu à peu reproduire le même rapport de violence et d’oppression.

L’histoire est racontée à travers le regard de la gamine : vision déformée, souvent burlesque, qui correspond à la réalité de l’enfant et crée du même coup la distance nécessaire au traitement d’un sujet qui s’inscrit ainsi dans un univers fantasmagorique, nourri d’imaginaire et de mémoire d’enfance.

Le père : Tu fais ce que tu veux quand tu n’es plus chez moi
Chez moi tu fais ce que je veux
Plus tard
tu verras
tu me remercieras
Tu diras papa avait raison
Plus tard encore tu diras ah si papa était encore là
Ah si papa était encore là tu diras et ce sera trop tard
C’est toujours comme ça
tu verras
Toi aussi
Comme moi avant toi
Et mon père avant moi
Et le père de mon père
Tu verras

La mère : Coupe pas le pain avec la main c’est sale

La gamine : C’est comme ça dans la bible

Le père : Ici tu n’es pas dans la bible ici tu es chez moi
Ici on coupe le pain avec le couteau

Avec le couteau le pain