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Solenn Denis

Sandre - Valse lente


On m’a demandé si j’avais des remords.
Ce qui est certain
c’est que je ne voulais pas
faire de la peine aux gens.
Mais j’ai tué quelqu’un.
Une fois,
j’ai tué quelqu’un,
même si je ne suis pas folle.

Tu pues.
Je ne sais pas pourquoi je suis venu.
Tu pues et je reste.
Le matin est là. La pluie gifle les carreaux, la fenêtre comme myope.
Le monde tourne, flou, sans nous.
Cratères d’obus, mes yeux creusés en deux piscines immondes. A en déraciner les arbres, dehors il pleut des trombes. Mais je ne veux me laver de rien. Ne pas perdre l’odeur de ta peau qui pue.


Sandre
– Sa langue tangue dans un flot maladroit. La confusion est là, mais la parole peu à peu se dénude. Elle nous raconte l’amour, les promesses faites et trahies, son mari qui ne l’aime plus. Elle cherche sa place, seule au milieu de ces autres qui n’ont pas l’air de voir ou sentir sa détresse. Elle cherche mais ne trouve pas. Alors, elle nous oblige à chercher avec elle, à reconstituer le puzzle…


Valse lente [à trois temps binaires]
– Une nuit d’amour, la dernière. Il n’y en aura pas d’autres. Le cri d’un homme
qui tente désespérément de retenir l’aube. Puis le silence. Pour toujours.

Édition :
Collection :
Reliure : Broché
Nb de pages : 45
Format (cm) :
Date de parution : 13 novembre 2014
EAN : 9782807100107

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