Mémoires à la dérive (version 2004)

Parce qu’il n’arrive plus à écrire, privant ainsi les acteurs de leur matière première, l’auteur se retrouve face au psy, en quête de sa propre Histoire. Tout passe évidemment par la recherche du père… dont l’image bien vivante débarque dans le cabinet de consultation pour évoquer la guerre d’Algérie, le maquis, la torture, les massacres… Mais l’attitude du psy se fait soudain plus ambiguë : aurait-il lui aussi un rapport historique avec ce père qu’il fait apparaître ?

L’acteur 1 : Ton père va te répondre, parle-lui. (…) C’est une image vivante de ton père.

L’auteur : Dois-je parler avec une image ?

L’acteur 1 : Quand on a raté le vrai père, on apprend à se contenter de son image.

L’auteur : A quoi ça va m’avancer ?

L’acteur 1 : L’expérience a prouvé que cela peut fonctionner. Il suffit d’y croire…

L’auteur : Je suis athée.

L’acteur 1 : Tu es athée de Dieu, pas de ton père.

L’auteur : Si mon père se prend pour Dieu, je te garantis que je serai athée de mon père aussi.