Coeur ardent

Et toi, pourquoi tu me tyrannises ? Même le fauve des forêts, même lui, il a un coeur ! Qu’est-ce qui nous reste, à nous, comme liberté, aux filles de notre âge ? Tu crois que j’ai beaucoup de temps pour être à moi ? Parce que, sinon, à qui je suis, hein, dis-moi, à qui ? Toujours à quelqu’un d’autre, toujours ! Toute jeune, je suis à mes père et mère, je travaille pour eux, je grandis, ils me donnent un mari – et je suis à mon mari, une servante, pas le droit d’ouvrir la bouche. Alors, cette liberté, que j’aime si fort, qui me dure si peu, tu crois que je vais te la donner, à toi ? Tu peux tout me prendre, tout, mais ça, cette liberté, jamais je te la donnerai… Je me battrai au couteau pour la garder !