
Par la fenêtre ou pas
Pierre Notte

Cette « fantaisie policière » a reçu le Prix des Journées de Lyon.
C'est l'histoire d'une famille qui habite une ville du cercle polaire, ils ont un ami qui est docteur. En fait, ce n'est pas vraiment une famille, on nous raconte que la femme est mariée avec un ours. Pourquoi pas ? Il travaille dans une banque. Coïncidence, deux fameux banquiers français arrivent en ville. Plus tard, ils s'écharpent avec un prix Nobel d'économie, un vrai. Le docteur brillant neurologue bibliomane - c'est une note de bas de page qui l'affirme - aimerait lui emprunter de l'argent pour assouvir sa coupable passion. Une grand-mère - on ne sait de qui - est férue d'Hitler. Il y a encore un enfant, mais il n'a pas une ligne de texte à dire. Et puis un chien, qui renifle le bas des pantalons. Et au bout du compte, on se retrouve à la fois devant, et à l'intérieur des personnages ; on pénètre en eux, malgré eux, à la faveur des remarques du narrateur. Car il y a un narrateur qui nous raconte tout ce théâtre. Mais l'essentiel n'est-il pas plutôt le spectateur - ou le lecteur - qui se fait trimbaler. Pourquoi on lui répète ? En plus il ne se passe pas grand-chose, ça parle et parfois il décroche. C'est décomplexé, il y a plusieurs histoires qui s'amusent. Histoire de la langue qui se dérobe et patine dans la bouche des personnages. Histoire de l'histoire qui n'en finit pas de se répéter et qui avance par reculades successives. Histoire du spectateur qui résiste ou se laisse emporter. Résiste quand le sens lui résiste ou se laisse emporter en acceptant la complexité, la rémanence, les réminiscences, l'examen discret de son voisin de fauteuil ou son propre intérêt.
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