

«... tentant de s’arracher du palliatif pour enfn construire, mais sans cesse débordé·e·s par la vague du présent, l’engrenage de la reprise, piégé·e·s dans le purgatoire du provisoire et du deuil-qui-ne-se-fait-pas parce que le temps ne leur est pas accordé pour Dire». L’année de pandémie où les universités sont restées fermées, deux textes m’ont (ré)explosé au visage: Howl, d’Allen Ginsberg et De la démocratie en Pandémie de Barbara Stiegler. Nous vivions alors une expérience de privation sensorielle à grande échelle. L’effet a été celui d’un coup de bélier, de l’eau qui revient brutalement couler dans un cours qui s’assèche, et qui fait exploser les barrages bien scellés par la distanciation: L’appel du dehors, l’appel à la sortie de route, les sensations qui débordent dans l’un. L’intelligence collective, le lien et la transdisciplinarité mis à l’œuvre dans l’autre. J’ai eu envie d’écrire une sorte de pendant très lointain à Howl au regard de la jeunesse universitaire d’aujourd’hui et de l’expérience qu’elle a traversé pendant plus d’un an. Pourquoi cette jeunesse n’est pas écoutée ? Pourquoi le savoir universitaire est si violemment remis en question ? Howl2122 est une écriture de l’urgence dans l’urgence avec une optique de témoignage. Mais ce n’est pas du documentaire. C’est une tentative d’expression poétique bien ancrée dans le réel, à partir d’une situation où le Dire est au bord des lèvres,mais aucune place collective ne lui a été donné.
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