Cargo

John Frum : Le ciel a tremblé.

Sasportas : John Frum, est-ce que ce sont les ancêtres que tu as vus dans tes rêves ?

John Frum : Ils sont sortis de ce vaisseau ?

Joseph : Oui, sur la piste même.

John Frum : Que fait cet étranger ici ?

Eli : Ils ont piétiné les fleurs. Nous ne comprenons pas leur langue.

Qu’est-ce que ça veut dire, John Frum ?

John Frum : Décidément, les rêves sont bien peu fiables.

Sasportas : Si tu les as vus en rêve, tu dois connaître leur nom.

John Frum : Le monde est plus vaste que mes rêves.

Sasportas : J’en étais sûr.

John Frum : Peut-être qu’ils me sont apparus et que je n’ai rien vu.

Joseph : Moi, je vais appeler le général.

John Frum : Tu bouges et nous te trouons le ventre.

Joseph : C’est une habitude chez vous ?

Au bord d’une piste de terre battue, Eli scrute le ciel : comme tous ceux de son île, elle espère l’arrivée d’un grand bateau volant, le Cargo.

On raconte qu’à son bord se tiennent les ancêtres du pays des morts qui, tôt ou tard, ramèneront dans les soutes du Cargo des vivres, de la joie, des secrets, et surtout des armes pour se libérer de la présence des envahisseurs étrangers. Mais qui y croit encore vraiment ? Sur l’île, la foi s’étiole. Seule Eli continue d’entretenir la piste au milieu des disputes et des doutes.

Pourtant, un jour, atterrit un énorme vaisseau conduit par un étrange couple dont personne ne comprend la langue. Sont-ils donc ces ancêtres attendus ? Apportent-ils la libération que cette île espérait ? Eli saura-t-elle les accueillir ?