La belle saison (1960-1969 : Gabriel Monnet à Bourges)

Gabriel Monnet, homme de théâtre, haut regard de "la vie brève", un ouvreur. Au début des années 1960, convaincu par la force de persuasion de son ami Pierre Potier, conseiller municipal, il choisit de venir à Bourges pour y mener une expérience pionnière, emblème de la décentralisation dramatique et culturelle.
Il réveillera "la belle endormie" en réunissant une troupe permanente, la Comédie de Bourges, premier feu allumé de la future maison de la culture, conçue comme l'"instrument de création et d'accueil, offert à ceux qui voudront ou pourront changer la vie".
L'inaugurant le 18 avril 1964, l'écrivain André Malraux, premier Ministre de la Culture, en a formulé l'inconnu avec force : "Il faut que vous compreniez bien que ce qui se passe ici est une certaine aventure probablement unique dans le monde entier..."
Utopie d'une ville en devenir d'œuvre d'art, "la belle saison" est rappelée ici par l'historien Pascal Ory, le comédien et directeur Robin Renucci, les témoignages de plusieurs compagnons, d'acteurs de la politique culturelle nationale -Catherine Tasca, Robert Abirached - témoignages enrichis d'interviews écrites et filmées, et d'une postface de Jean-Claude Monnet, son fils.
Au cœur de l'ouvrage, des extraits de textes écrits par Gabriel Monnet, au fil des ans, rythmant l'action, disent l'aventure, pas à pas.
Homme de tous les arts, Gabriel Monnet aimait les poètes, singulièrement René Char ; "Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver."