Les chiens ne font pas des chats - Le chien de ma chienne

Le jeune garçon baissa les yeux et perdit de sa superbe. Sa jeunesse désormais pesait des siècles sur ses petites épaules. Le fougueux petit cheval noir semblait avoir pris le mors dans la bouche, tandis que, sur son dos, le monde assis traversait les eaux. Des chemins de halage se dessinaient devant lui, il tirait son fardeau comme l’arbre navigue dans un ruisseau. Tout à coup, il s’effondra sur ses genoux qui se mirent aussitôt à se colorer, tandis qu’une rivière de diamants pourpres perla autour de son cou. Il prit sa tête sous son bras, eut le courage de quelques pas encore. Émerveillée par un tel spectacle, je crus voir saint Denis dans sa dernière foulée. Le corps rompu, il entama alors une litanie qui ressemblait à s’y méprendre à son premier cri. Certains de l’entourage auraient juré qu’il appelait sa mère, d’autres disaient qu’il tutoyait les enfers. Mais moi, qui le soutenais à bout de bras, j’entendis les mots de la miséricorde. Il implorait le ciel de lui être clément et, pour la deuxième fois, il prêta serment.