L’éveil du chameau

Mickaël

Je n’ai pas de fils moi.

Maryse

Comment ça ?

Mickaël

Vous savez que ça arrive, que… parfois, les gens n’ont pas de fils. Ni de fille d’ailleurs. Moi je n’ai ni l’un ni l’autre.

Maryse

Vous n’êtes pas le papa de Simon Denys ?

Mickaël

… On ne peut pas dire ça comme ça.

Maryse

Alors vous dites ça comment ? …

Maryse a des principes et des valeurs. Et elle ne supporte pas que sa fille de 18 ans ait été mise enceinte par un jeune homme, Simon, qui s’est enfui depuis. Elle va donc résolument rendre visite au père de ce dernier, Mickaël, pour qu’il fasse pression sur son rejeton. Sauf que Mickaël n’a jamais reconnu cet enfant qu’il a eu par accident, et n’a pas vu grandir. Il n’a aucune intention de jouer un rôle qu’il a toujours fui. Et lui, n’a aucun principe.

L’Éveil du Chameau est d’une écriture qui ne dit pas toujours ce qu’elle pense. La comédie ne vient pas seulement des situations, elle vient aussi de ces regards surpris que les personnages portent l’un sur l’autre, eux qui n’auraient jamais dû se croiser tant ils sont différents.

Mickaël et Maryse aimeraient avoir raison sur le monde, convertir l’autre à leur « religion », mais ce n’est pas ce qui se passe. Ils ne ressortent pas convertis de leur rencontre mais plutôt teintés de l’empreinte de l’autre. Ils ont accepté de se laisser approcher, et cette approche est contagieuse. Une pièce sur l’interdépendance de nos vies, et la vanité de nos certitudes.