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Marieluise Fleisser

Purgatoire à Ingolstadt


Marieluise Fleisser d’Ingolstadt (1901-1974).

Indispensable lieu d’origine. Elle y restera toujours accrochée, par sa vie, par son œuvre et surtout par sa langue. Ingolstadt, une petite ville de Bavière, un autre parler, un autre rythme, un autre temps, un petit lieu violent dans la grande Allemagne des années 20-30. De cette étroitesse, de cet anachronisme provincial – dans lequel elle est prise – Marieluise Fleisser fait une force. Elle est jeune, il n’y a que des jeunes dans ses histoires, elle est provinciale – même si elle a mis le nez dehors – la province est au centre de ses histoires, elle connaît le poids du désir, le désir d’amour, de l’autre, de liberté, sont les seules péripéties de ses histoires. Mais avec une brutalité, un humour, un travail sur la langue, immense. Entre l’allemand, langue dominante, et le bavarois, dialecte minoritaire, elle n’a pas choisi. Elle a inventé le bavarois-Fleisser. Une langue avec des mots comme des gestes, qui fait rire avec le manque et la perte, qui étire la Bavière de l’Ancien Testament à l’Amérique. Une écriture populaire sophistiquée. Arrière-arrière-petite-fille de Büchner, compagne de route du jeune Brecht, contemporaine de Horvath, elle a une nombreuse descendance : Fassbinder, à ses débuts, Kroetz, Sperr pour rester en Allemagne. Mais elle rend un son unique.

Sa violence de provinciale à décrire des rapports irrémédiablement violents, son obstination à ne sortir du réalisme que par la langue, sa vision implosive des êtres humains, cette façon d’ouvrir des paysages avec des mots lui font occuper une place à part dans un terrain fort balisé.

Marieluise Fleisser ou comment – sans en sortir – hisser la province au niveau du monde.

Édition :
Collection :
Reliure : Broché
Nb de pages : 96
Format (cm) : 175 X 115 X 8
Date de parution : 1 janvier 1982
EAN : 9782851810045

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