Et si on ne se mentait plus ?

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“Et si on ne se mentait plus ?” raconte l’amitié de Lucien Guitry, Jules Renard, Tristan Bernard, Alfred Capus et Alphonse Allais. Au cours de déjeuners mémorables chez Lucien au 26, place Vendôme, ces cinq stars de la Belle Époque ne s’arrêtaient de sourire que pour rire aux éclats. Lors de ces moments fraternels, les répliques fusent et le vin coule à flots. Pourtant, en octobre 1901 ils font face à un tournant dans leur amitié : pendant que les uns doivent faire un choix entre la gloire et l’amitié, d’autres se demandent si, pour une femme, ils peuvent mentir à leurs amis. Et pour de l’argent ?
Le mensonge, surtout en amitié, c’est ce qui met du poivre dans le sel de l’existence.




Et si on ne se mentait plus ?

Acte I

Scène 1

(Capus, Guitry, Renard)

Chez Lucien Guitry. Jules Renard (Charlotte) et Guitry (Bréard) répètent La Veine, sous l’œil de son auteur, Alfred Capus.

Charlotte

Il t’arrive quelque ennui ?

Bréard

Rien de grave. Une altercation avec cet imbécile de Chantereau comme tous les quinze jours. Demain il viendra me faire des excuses, car au fond, c’est un cœur magnanime.

Charlotte

Tu le gâtes !

Bréard

On ira au théâtre ce soir, veux-tu ?

Charlotte

Oui… Tu as vraiment un caractère heureux. Je suis sûre que tu réussiras bientôt… je ne sais pas par quel hasard, par quelle combinaison, mais il n’est pas possible qu’avec ton talent…

Bréard

Oh ! oh !

Charlotte

Et, d’ailleurs, tu n’aurais pas de talent, tu réussirais tout de même… tu réussirais tout de même…

Un temps.

Capus

Oh ! Renard, mais dites-le, bon sang !

Renard

Je ne peux pas !

Guitry

Ah ! ah ! Rien à faire !

Capus

Mon chéri. « Et, d’ailleurs, tu n’aurais pas de talent, tu réussirais tout de même… mon-ché-ri. »

Renard

Puisque je vous dis que je ne peux pas ! C’est au-dessus de mes forces !

Guitry, taquin.

J’ai besoin de l’entendre !

Renard

Oh ! arrêtez, hein ! « J’ai besoin de l’entendre. » C’est un rôle de femme, il y a bien une comédienne qui le jouera, ce rôle !

Capus

Évidemment.

Renard

Bon !

Guitry

Lysès.

Renard

Eh bah voilà, parfait. Elle vous le dira sans se faire prier, en plus. Moi, je suis là pour rendre service.

Capus

Faites un effort, mon vieux. Regardez Guitry : il joue le jeu, lui.

Renard

Ça fait vingt-cinq ans qu’il joue le jeu ! J’ai du mal à le dire, ce n’est pas de ma faute. Chacun son métier, c’est vous le comédien. « Mon chéri, mon chéri, mon chér… » Et puis qu’est-ce que c’est que cette phrase : « Tu n’aurais pas de talent, tu réussirais tout de même » ?

Capus

Mon chéri.

Renard

Réussir sans talent ? Qui peut affirmer ça ?

Capus

Il y en a plein, malheureusement.

Guitry

Et ils ont de la chance. Tant mieux pour eux. Allez !

Renard

Quand on pense que moi c’est l’inverse… Pourquoi ?

Capus

On voit ça plus tard ?

Guitry

Allez, Jules !

Renard

Donc votre type, là, il n’a aucun talent, mais par une sorte de grâce divine un peu hasardeuse, il va tout réussir !

Capus

Mais pas du tout ! Justement il a l’air de ne pas être affecté, mais au fond il se démène comme un beau diable.

Renard

Personne n’y croira.

Guitry

Vous verrez quand je la jouerai si personne n’y croit ! Vous croyez que je fais ça pour les beaux yeux d’Alfred ?!

Renard

Mais moi ça fait des semaines que j’essaie d’écrire ma pièce, il n’y a rien qui sort. Rien !

Capus, moqueur.

Rien ?

Renard

Enfin, rien de satisfaisant.

Guitry

Parce que vous croyez que c’est satisfaisant ce qu’il écrit ? Toutes les bonnes répliques sont de moi. (Réaction de Capus.) Toutes !

Capus

Le titre est de moi, quand même.

Guitry

Oui, d’ailleurs il faudra en reparler. (À Renard.) Écrivez-la, votre pièce, j’en ferai un chef-d’œuvre… enfin, si Alfred est d’accord.

Capus

Si vous avez du temps à perdre…

Renard

Je n’ai pas besoin de vous pour faire un chef-d’œuvre.

Guitry

On en reparlera.

Capus

Ah ! ça y est ? Vous avez retrouvé l’inspiration ? C’est allé vite !

Renard

De toute façon, à vous voir, la médiocrité n’exclut pas le succès.

Capus

J’espère qu’un jour vos chefs-d’œuvre feront la première partie de mes pièces médiocres.

Renard

Je me donne un an.

Guitry

Mais dites-vous bien l’un comme l’autre que sans moi vous n’êtes que du papier. Ah ! mesdames, messieurs, les auteurs !

Capus

Bon, on s’y remet ? On a le temps ?

Bernard, de la coulisse.

Merci, Firmin.

Guitry

Non : voilà Tristan.

Scène 2

(Bernard, Capus, Guitry, Renard)

Entre Tristan Bernard.

Bernard

Bonjour, messieurs !

Renard

Tristan !

Capus

Monsieur Tristan Bernard ! Quelle allure !

Guitry

Le retour d’Ulysse !

Bernard, tendant une bouteille à Guitry.

Ah ! mes amis, vous m’avez manqué ! Tenez, Lucien. Attention, ça casse.

Guitry

Un Haut-Brion ! Mais dites-moi, c’est Byzance aujourd’hui !

Capus

1885 ! Vous devriez vous absenter plus souvent !

Bernard

Rien à voir, c’est pour Alphonse. C’est bien aujourd’hui son anniversaire ?

Guitry

J’en ai bien peur !

Bernard

C’est son vin préféré.

Renard

Il boit du vin, lui ?

Guitry

Oui, entre deux verres d’absinthe. « Comme ça je ne bois pas que de l’alcool », comme il dit ! Justement, on va fêter ça ! Firmin !

Renard

Bon, Tristan, dites-moi, vous, vous allez être de mon avis…

Capus

Alors, cette Amérique ?

Bernard

Très accueillante.

Guitry

Et les Américaines ?

Bernard

Aussi !

Guitry

J’en étais sûr ! Sacré tombeur ! Firmin, vous êtes sourd ?! Je vais le donner à carafer, n’est-ce pas ? (Il sort.)

Bernard

Bonne idée. Pour vous répondre : c’est grand. Grand et moderne. Ils ont tout de même un gros défaut : ils ne parlent pas le français.

Renard

Vous avez pu vous débrouiller ?

Bernard

Heureusement que j’avais un interprète, sinon je ne serais pas allé bien loin.

Capus

Bon, et alors ? Vous l’avez vu ? Il va venir, votre boxeur ?

Bernard

Oh oui ! Je l’ai vu ! Extraordinaire ! Fascinant ! Très sûr de lui et en même temps très flegmatique.

Capus

C’est tout moi, ça.

Renard

Tout ça ne nous dit pas s’il va venir.

Bernard

Je pense que j’ai réussi à le convaincre, le seul problème c’est qu’il demande 750 dollars.

Capus

Ça fait combien en francs ?

Bernard

Quinze mille.

Renard

Quinze mille francs ? Mais il est fou !

Capus

Oui, c’est clair, c’est donné !

Bernard

Non, non, c’est un peu cher. Cela dit c’est dans la moyenne haute, mais rien de scandaleux.

Capus

Vous les avez ?

Bernard

Pas le premier sou.

Renard, à Capus.

Vous voyez, dans la vraie vie, les gens ont des problèmes et tout ne s’arrange pas miraculeusement.

Bernard

Attendez, je vais le faire venir. Je ne suis pas inquiet. Bon, quinze mille, il faut que je les trouve, mais j’ai un peu de temps, le combat aura lieu dans six mois. Ça va être grandiose ! Et puis je n’ai pas vraiment le choix.

Capus

Pourquoi ?

Bernard

Sinon le club fait faillite. Mais je suis assez confiant, et puis on va doubler le combat d’une grande soirée de gala. Ça va être sensationnel !

Allais est au café.

Allais

Bonjour, Émile. Comment ça va ce matin ? Bon, j’ai beaucoup de travail donc je vais vous prendre un croissant et… un cognac, tiens ! Ah ! et un peu moins de vent, s’il vous plaît !

Scène 3

(Bernard, Capus, Guitry, Renard)

Guitry

Allez, à vous, Tristan. (Il lui tend un chapeau.)

Bernard, piochant un papier au hasard.

Si j’étais… Musset ! Ah ! si j’étais Musset, je m’en contenterais !

Renard

Oh oui ! Moi aussi.

Capus

Eh bien, il ne vous faut pas grand-chose.

Bernard

Musset ? Pas grand-chose ?

Capus

Qui a mis ça dans le chapeau ?

Guitry et Renard, complices.

Moi !

Capus

Bah tiens ! Ça m’aurait étonné, ça ! Il a écrit de bonnes pièces, je ne dis pas, mais…

Renard

Mais elles ne valent pas les vôtres, c’est ça ? Elles ne sont pas assez plates ? Trop de relief, peut-être ?

Capus

Vous riez, mais c’est exactement ça ! C’est beaucoup trop lyrique. « Le souffle de ma vie est à Marianne ; elle peut d’un mot de ses lèvres l’anéantir ou l’embraser. » Bon, allez ! À vous, Jules !

Renard

Si j’étais anglais… Oh non ! Quand même, il y a des limites à ce jeu !

Capus

Oui ! Je préfère encore être Musset. (Il tire un papier.) Shakespeare… Si j’étais Shakespeare…

Guitry

Ce ne serait pas assez bien pour vous, j’imagine.

Bernard

Eh non ! Capus, il lui faut du Capus. Il n’y a rien au-dessus.

Guitry

Molière… à la limite.

Renard

Non, surtout pas Molière. Rendez-vous compte, il n’était ni de l’Académie ni de la Comédie-Française ! Ridicule.

Capus

Riez ou ne riez pas. Vous verrez quand j’y serai, à l’Académie.

Renard

Entrez déjà à la Comédie-Française !

Capus

C’est en cours. Et si j’étais Shakespeare, ça me consolerait d’être anglais, justement ! Voilà ! Allez, à vous, Guitry !

Guitry

Si j’étais président de la République. Ah ! ah ! Eh oui, tiens : et pourquoi pas ? Un peu de repos. Je vivrais à l’Élysée, reclus. Je mangerais des petits fours toute la journée. Je prendrais Tristan comme conseiller spirituel…

Capus

… Alphonse comme conseiller spiritueux…

Guitry

… et vous comme président du Conseil, Alfred.

Capus

Je suis flatté.

Guitry

Ne le soyez pas : vous feriez tout le travail ingrat, et c’est vous qui sauteriez en cas de coup dur.

Capus

Mais tremplin parfait pour l’Académie.

Guitry

Oh ! sûrement !

Capus

Alors j’en suis !

Renard

Et moi ? Quel ministère ?

Guitry

Vous ? Je vous donne la Légion d’honneur, Jules.

Renard

Mais je l’ai déjà !

Guitry

Non, mais la Légion donneur de leçons. Blague à part, pourquoi pas ? J’ai la prestance.

Bernard

Ça tombe sous le sens.

Capus

De l’ambition.

Guitry

J’ai des relations.

Bernard

Les compétences ?

Guitry

Sans importance.

Renard

Mais c’est sérieux ?

Guitry

Eh oui, mon vieux !

Bernard

Il vous faudrait le soutien de l’opinion publique.

Capus

Oh ! ça, ce n’est pas un problème ! Je mets Le Figaro à votre disposition.

Guitry

Pourquoi, vous connaissez quelqu’un là-bas ?

Capus

C’est moi le rédacteur en chef.

Guitry

Ah bon ? Parce que vu le temps que vous passez ici, on se demande…

Renard

Et ma pièce dans tout ça ? Vous en êtes toujours ?

Guitry

Pourquoi ? Elle est terminée ?

Renard

Non, mais j’ai besoin de vous. Je vais vous l’écrire, cette pièce.

Guitry

Dépêchez-vous, le temps de faire campagne…

Renard

Je vous l’ai dit tout à l’heure : je bloque.

Bernard

Nouvelle pièce ?

Renard

Non. J’essaie d’adapter mon roman, L’Écornifleur.

Bernard

Quelle bonne idée ! J’adore L’Écornifleur !

Capus

Oh ! tiens, oui ! Moi aussi !

Renard

C’est vrai ?

Capus

Non, je plaisante, je ne m’en souviens pas du tout.

Bernard

Oh ! Alfred, mais si, vous savez bien, c’est l’histoire d’un mari qui trompe sa femme avec sa sœur aînée !

Guitry

Non, pas du tout, c’est l’histoire d’un peintre qui est amoureux d’une femme mariée qui veut le marier à sa fille qui, elle, a un pied-bot.

Renard

Bravo ! C’est très drôle.

Capus

Dans mon souvenir, c’est l’histoire d’un soldat qui est amoureux de sa cousine mais il est très très laid et elle est amoureuse d’un jeune premier. C’est plutôt ça, non ?

Renard

Je ne réponds même pas.

Guitry

Allez, Jules, on plaisante.

Capus

Mais oui ! Ça va revenir, l’inspiration. Je vous connais : plus vous râlez, plus vous en êtes proche.

Bernard

Et là je peux vous dire qu’on est au bord du chef-d’œuvre.

Renard

Mais vous croyez que c’est facile ?

Capus

Mais on passe tous par là, rassurez-vous. On n’est pas plus géniaux que vous.

Bernard

Enfin, si, peut-être un peu quand même.

Capus

Oui, mais enfin pas de beaucoup.

Renard

On ne peut pas être sérieux avec vous.

Guitry

Jules ! On est juste en train de vous taquiner un peu.

Renard

Bon, il est où Alphonse ?!

Guitry

Sûrement dans un café en train de musarder, comme d’habitude !

Bernard

Ou en train d’écrire une de ses chroniques à la dernière minute.

Capus

Ou dans son labo en train d’inventer un procédé révolutionnaire pour changer le sable en terrine de sanglier !

Renard

Je vous préviens : s’il n’est pas là dans dix minutes, je pars !

Bernard

Ou en train de nager dans l’absinthe !

Scène 4

(Allais, Bernard, Capus, Guitry, Renard)

Alphonse Allais est toujours à sa terrasse de café.

Allais

Bon, il se fait quelle heure, tiens ? Treize heures ? Je vais aller rendre visite à Guitry. Quoique, treize heures, il doit être en train de déjeuner. Tant pis, j’arriverai pour les digestifs !

Il sort.

Chez Lucien Guitry.

Renard

Franchement, on avait rendez-vous à midi !

Guitry

Et pourtant je lui avais dit onze heures.

Bernard

Eh oui, par sécurité.

Capus

Pourquoi ? Il est quelle heure ?

Bernard

Treize heures.

Guitry

Treize heures ! Il est infernal !

Renard

Bon, je m’en vais.

Capus

On pourrait peut-être commencer sans lui, non ?

Bernard

Pas le jour de son anniversaire, quand même !

Renard

Vous verrez qu’il l’aura oublié.

Capus

Mais comment voulez-vous qu’il oublie son propre anniversaire ?

Guitry

Il en est tout à fait capable.

Bernard

C’est même très probable.

Renard

Je vous préviens : s’il n’est pas là dans dix minutes, je pars !

Capus

Vous ne l’avez pas déjà dit, ça ?

Bernard

On n’a qu’à lui télégraphier de venir.

Renard

Mais on ne sait pas où il est !

Guitry

Sait-il lui-même où il est ?!

Capus

Mais vous verrez, il finira par arriver. Tout s’arrange.

Renard

Ah ! vous, n’en rajoutez pas avec cette formule !

Capus

Cette « devise », j’y tiens. Allez, asseyez-vous.

Renard

Et puis on n’a pas déjeuné, avec ça !

Capus

Ah ! mais c’est pour ça que vous râlez depuis une heure !

Renard

Je meurs de faim. Pas vous ?

Capus

J’ai faim, j’ai soif…

Bernard

On ne peut pas dire non plus qu’on soit complètement à jeun.

Guitry

Effectivement, ça serait malhonnête.

Renard

Vous verrez, il arrivera dans le même état.

Bernard

Enfin, s’il arrive.

Guitry

Lui, ivre ?

Renard

Il vide plus de verres que… (Il cherche la suite.)

Capus

… vous ne remplissez de salles de théâtre ?

Bernard

C’est vrai qu’il boit beaucoup quand même.

Capus

Ce serait bien qu’il ralentisse la cadence.

Bernard

Guitry, vous ne voudriez pas lui en parler ?

Guitry

Pourquoi moi ?

Bernard

Parce que quand je lui parle, il prend tout à la blague.

Capus

Moi aussi. Peut-être que vous, il vous écoutera.

Guitry

Qu’est-ce que je vous disais ! Des auteurs : du papier.

Renard

Attendez, essayez de le convaincre et on en reparle.

Guitry

De quoi ne suis-je pas capable ?

Renard

De vous empêcher de courtiser une belle femme ?

Guitry

Si vous allez par là…

Renard, à Capus.

Comment on le surnomme déjà ?

Capus

« Divan le Terrible » !

Bernard

Je prends les paris !

Renard

Vous n’aviez pas arrêté de jouer, vous ?

Bernard

Si, mais là c’est différent.

Renard

C’est affligeant. Aucune volonté ! On dirait Alfred.

Capus

Ou vous face à la page blanche.

Renard

Écoutez, Alfred, vous savez qu’en ce moment…

Scène 5

(Allais, Bernard, Capus, Guitry, Renard)

Entre Allais.

Allais

Garde à vous, mesdemoiselles !

Tous

Ah !

Allais

Comment ça, « ah » ?

Renard

C’est maintenant que vous arrivez ?

Allais

Mais je me suis décidé il y a un quart d’heure !

Renard

Qu’est-ce que je vous disais : il a oublié ! Allez, à table !

Allais

Oublié quoi ? Oh ! on serait jeudi ?

Guitry

On est dimanche, Alphonse, et justement c’est…

Allais

… le jour du Seigneur ?

Guitry

Pas loin. C’est votre anniversaire.

Allais

Mais non, pas du tout ! Mon anniversaire, en juillet ?

Renard

Et voilà !

Bernard

On est en octobre, Alphonse.

Allais

Je me disais aussi qu’il faisait froid pour un mois de juillet. D’ailleurs, ça me fait penser : vous savez que…

Renard

Oh ! non, Alphonse, vous nous le direz à table ! (Il amorce un départ.)

Allais

Ah ! vous n’avez pas déjeuné, c’est parfait ça ! Moi qui n’espérais qu’un petit digestif… Qu’est-ce que je disais ? (Un temps.) Ah oui ! Figurez-vous qu’en venant, à un moment…

Capus

Alphonse : à table !

Allais

Mais j’ai aperçu un magnifique perroquet ! En plein Paris !

Guitry, en sortant.

Firmin, on passe à table !

Allais, suivant Guitry mais sans sortir.

Il était vert, avec le ventre gris et des plumes orange sur la tête. Il était magnifique ! (Désormais seul, il regarde vers la desserte où sont posés les verres.) Ils n’ont pas fini leurs verres, on ne va pas laisser ça comme ça, quand...

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