Acte I
Le rideau s’ouvre sur un salon moderne, très chic, en plein centre de Paris. Grande baie vitrée en fond de scène donnant sur une terrasse très verdoyante. Une porte donnant sur la cuisine, une sur les chambres et une sur la salle à manger.
Brigitte, la bonne, est en train de faire le ménage, la musique à pleins tubes, sur une chanson disco. Elle danse, chante et enfin… elle hurle.
Philippe, sortant des chambres. — Mais enfin, Brigitte ! Brigitte ! (Il débranche la chaîne hi-fi.)
Brigitte continue de chanter des paroles incompréhensibles, puis se rend compte qu’il n’y a plus de musique.
Brigitte. — Qu’est-ce qui se passe ? (Elle prend le fil de la chaîne, le suit jusqu’à la prise et se retrouve nez à nez avec les pieds de Philippe.) Oh ! bonjour, Monsieur ! Monsieur a bien dormi ?
Philippe. — Bien dormi, oui, mais mal réveillé !
Brigitte. — Excusez-moi, je pensais que vous étiez sorti avec Madame et, avec ce temps splendide, je suis d’humeur chantante.
Philippe. — Heureusement pour nos oreilles vous n’avez pas fait carrière…
Brigitte, théâtrale. — Eh oui ! C’est le grand drame de ma vie ! (Elle continue d’astiquer.) Au fait, j’ai croisé le concierge : il m’a demandé que l’on fasse tailler les arbustes sur la terrasse. Apparemment, cela n’est pas réglementaire, alors il faudrait appeler le jardinier parce que ce n’est pas moi qui vais le faire comme la dernière fois. J’ai mis trois mois pour m’en remettre, alors merci ! De plus, je suis passée au pressing ce matin, votre costume n’était pas prêt. J’y retournerai donc cet après-midi. J’ai prévu des paupiettes pour le déjeuner, j’espère que cela vous ira ; j’avais bien pensé à faire un gratin dauphinois en accompagnement ou bien des haricots verts à la vapeur, à moins que je fasse des carottes à la crème… Qu’en pensez-vous ?
Philippe. — Par pitié, Brigitte, taisez-vous ! J’ai une migraine épouvantable.
Brigitte. — Je vais vous chercher une aspirine ?
Philippe. — Non, merci, j’en ai déjà pris huit.
Brigitte. — Voulez-vous que j’appelle le Dr Pichon ?
Philippe. — Non, je veux juste du calme. J’ai passé une nuit épouvantable à cause de cette soirée de charité et j’ai un peu forcé sur le champagne pour oublier tous ces idiots qui m’entouraient.
Brigitte, ironique. — Oui, c’est vrai que pour une grande vedette de la télévision comme vous, passer la soirée en compagnie de tout le gratin du showbiz ça ne doit pas être facile.
Philippe. — Détrompez-vous, ma p’tite Brigitte. Vous savez, les stars, quand on les voit à la télé, on a l’impression qu’elles sont toutes très sympathiques, mais en réalité ce sont des narcissiques… (Il se regarde dans le miroir.) qui ont un ego surdimensionné.
Brigitte, le regardant en approuvant. — Oui, oui, je vois très bien ce que vous voulez dire.
Philippe. — Pardon ?
Brigitte. — Non, rien.
Entre Barbara, sublime jeune fille, chargée de cadeaux.
Barbara. — Quelqu’un peut m’aider ?
Brigitte. — Oui, donnez-moi tout ça ! (Elle prend les paquets.)
Barbara. — Bonjour, Brigitte. Bonjour, mon chéri. (Elle embrasse Philippe.)
Philippe. — Qu’est-ce que c’est que tous ces paquets ?
Barbara, excitée. — Des cadeaux. J’ai croisé le livreur sur le palier. J’ai hâte de tout déballer ! Mais tu n’es pas encore habillé ? Dépêche-toi, ils ne vont pas tarder !
Philippe. — Comment ça, ils ne vont pas tarder ?
Barbara. — Eh bien, tes parents arrivent ce matin !
Philippe. — Mais non ! Qu’est-ce que tu racontes ? On se marie le 16 et mes parents arrivent le 14, et nous sommes le… (Il cherche dans son agenda.) nous sommes le…
Barbara. — Le 14…
Philippe. — Oh non ! J’avais complètement oublié ! Décidément, ce n’est pas mon jour.
Barbara. — Pourquoi tu dis ça ? Tu n’es pas content de voir tes parents ?
Philippe. — Si, mais je sais très bien comment ça va se passer : mon père va encore faire des réflexions sur ma façon de gérer mon argent ; ma mère, qui a toujours un train de retard, ne va encore rien comprendre à la situation ; quant à ma grand-mère, qui est sourde une fois sur deux, elle croit toujours que j’ai huit ans.
Barbara. — Tu exagères !
Philippe. — Mais pas du tout ! Souviens-toi la dernière fois qu’on est allés chez elle ! Elle m’a glissé un bonbon et un billet de 10 euros dans la poche en me murmurant à l’oreille : « Ne dis rien à ton père, c’est notre petit secret. »
Brigitte, riant. — Eh bien, moi, j’aimerais bien avoir une grand-mère comme ça ! Bon, allez ! Ce n’est pas tout mais, en attendant, le déjeuner ne va pas se faire tout seul !
Brigitte sort.
Philippe, se tenant la tête. — Et puis ce mal de tête qui ne passe pas…
Barbara. — Alors ça, c’est bien fait pour toi ! Si tu n’avais pas autant bu de champagne hier soir, tu n’aurais pas la migraine. Tu n’as qu’à prendre une aspirine.
Philippe. — J’en ai déjà pris huit.
Barbara. — La seule star au monde qui se shoote au cachet d’aspirine… Avec ça, on peut faire la une de tous les journaux !
Philippe. — Tu es très drôle…
Barbara. — Tu n’as aucun humour, mon chéri. Quand je pense que samedi je serai Mme Philippe Bonami…
Philippe. — Chanceuse ! Est-ce que tu réalises combien de filles rêveraient d’être à ta place ?
Barbara. — C’est bon, don juan, calme tes hormones.
Philippe. — Tu n’imagines même pas le nombre de demandes en mariage que je reçois par jour.
Barbara. — Non, mais tu vas me le dire.
Philippe. — Minimum vingt.
Barbara. — Tu en as de la chance ! Moi, en principe, à mes défilés, ce n’est pas le mariage que l’on me propose.
Philippe. — Pardon ?
Barbara. — T’inquiète pas. De toute façon, c’est toi que j’aime.
Philippe. — Oui, en tout cas, hier soir, j’ai bien vu l’autre abruti de Duchemin te faire de l’œil.
Barbara. — Cet acteur raté ? Écoute, ça fait au moins cinq ans qu’il n’a plus rien tourné alors que toi, tu es en pleine gloire. Et puis, de toute façon, ce n’est pas mon genre. Je pourrais être sa fille.
Philippe. — Tu sais, dans le showbiz, ce n’est pas tellement l’âge qui compte, mais plutôt un gros portefeuille. Combien d’acteurs ou de producteurs sortent avec des minettes qui ont trente ans de moins qu’eux ?
Barbara. — Les hommes aiment bien être rassurés sur leur pouvoir de séduction.
Philippe. — Oui, mais les femmes, elles, aiment bien être rassurées par le compte en banque de leurs pigeons. Et plus ils sont vieux et riches, plus ils ont des femmes jeunes et stupides.
Barbara. — On en reparlera dans trente ans. Il faut quand même dire que cette soirée était bien organisée.
Philippe. — Oui, bof…
Barbara. — C’est toi qui voulais absolument y aller.
Philippe. — Je n’avais pas bien le choix, tous les acteurs de la série étaient invités.
Barbara. — Moi, je me suis bien amusée.
Philippe. — Tu m’étonnes ! Dès qu’il y a des photographes, tu es aux anges. Alors que moi, cela me donne de l’urticaire.
On sonne.
Barbara, à la cantonade. — Laissez, Brigitte, je vais ouvrir !
Philippe, effrayé. — Attends ! (Il va vite se cacher derrière une grande plante.)
Barbara. — Mais enfin, Philippe, qu’est-ce que tu fais ?
Philippe. — Chut ! (Il murmure.) C’est peut-être eux !
Barbara. — Qui ça ? (Elle réalise.) Ah non ! Tu ne vas pas recommencer ! (Deuxième sonnerie. Elle regarde dans le judas.) Mais non ! C’est M. Lourdo !
Philippe. — Oh non ! Pas lui ! (Il reste derrière la plante.)
Barbara ouvre.
Barbara. — Bonjour, monsieur Lourdo. Excusez-moi de vous avoir fait attendre, mais Philippe avait peur que ce soit encore les paparazzis qui venaient nous ennuyer. Quel bon vent vous amène ?
Lourdo. — Bonjour, mademoiselle Barbara. Je ne me sens pas très bien aujourd’hui, alors je pensais que M. Philippe pourrait m’aider.
Philippe, entre deux feuilles de la plante verte. — Vous aider en quoi, monsieur Lourdo ?
Lourdo. — Ah ! vous êtes là, monsieur Philippe ! Excusez-moi, je ne vous avais pas vu… Mais qu’est-ce que vous faites ?
Philippe, cherchant. — Je… Je… Je m’occupe des plantes.
Lourdo. — Vous avez bien raison, il faut en prendre soin. Vous savez, les experts disent qu’il faut leur parler. C’est scientifiquement prouvé.
Philippe. — Parler à qui ?
Lourdo. — Aux plantes !
Philippe. — J’y penserai… Monsieur Lourdo, je ne pense pas que vous ayez traversé le couloir pour parler jardinage. Alors, venez-en au fait !
Lourdo. — Je disais à votre dame que…
Barbara. — Moi, je vous laisse, je filoche ! J’ai rendez-vous avec papa à 11 heures et il est 11 h 20. Bravo, je suis en retard !
Barbara sort.
Lourdo, à Philippe. — Oui, c’est sûr, elle n’est pas en avance.
Philippe. — Bon, écoutez, j’ai énormément de choses à faire. Mon mariage a lieu après-demain et…
Lourdo, le coupant. — Ah oui ! Excusez-moi ! En fait, je vous disais que je me suis bloqué le dos.
Philippe. — Je ne vois pas en quoi je peux vous être utile.
Lourdo. — Quand je vous regarde à la télévision dans Urgence à l’hôpital, vous soignez tellement bien vos patients alors je me disais que vous sauriez sûrement ce qu’il faut faire quand on a mal ici. (Il lui prend la main et la pose sur le bas de son dos.)
Philippe, retirant sa main. — Mais ça ne va pas bien, monsieur Lourdo !
Lourdo. — Excusez-moi.
Philippe. — Monsieur Lourdo, dans Urgence à l’hôpital, je joue un rôle. Vous saisissez ?
Lourdo, l’air bête. — Oui…
Philippe. — Mon métier, c’est acteur. Vous le savez ?
Lourdo. — Oui.
Philippe, comme expliquant à un enfant. — Il y a des gens… les scénaristes… qui écrivent des scénarios…
Lourdo. — Oui.
Philippe. — Eh bien, moi, mon rôle c’est d’apprendre les scénarios et de jouer la comédie, pas de donner des prescriptions médicales.
Lourdo, ahuri. — Ah oui…
Philippe. — Vous n’avez pas compris ?
Lourdo, peu convaincu. — Hein ? Si, si…
Philippe. — Vous êtes sûr ?
Lourdo. — Donc, en fait, vous n’êtes pas vraiment médecin ?
Philippe, soulagé. — Voilà ! Je commençais à me demander si vous n’étiez pas un peu…
Lourdo. — Mais alors, vous êtes complètement fou !
Philippe, étonné. — Comment ?
Lourdo. — De faire croire à tous ces pauvres gens que vous êtes médecin et que vous allez les soigner ! C’est honteux ! Et toutes les opérations chirurgicales que vous pratiquez ! Mais vous n’êtes pas bien ! Vous pourriez tuer des gens ! (Il se lève et se dirige vers la porte.) Mais je vais appeler la police, moi !
Philippe. — Enfin, monsieur Lourdo, calmez-vous, c’est un feuilleton télévisé ! Je ne suis pas un vrai médecin et ce ne sont pas de vrais malades !
Lourdo, surpris. — Ah bon ! Je suis navré, je n’avais pas vu la chose comme ça. Je comprends, maintenant. Alors, en fait, la demoiselle que vous courtisez dans la télé, c’est aussi pour de faux ?
Philippe. — Tout à fait, vous avez tout compris. (Discrètement.) Quoique parfois… Vous voyez ce que je veux dire…
Lourdo, ne comprenant pas. — Non ! Vous pourriez me la présenter, peut-être.
Philippe. — Oui, si vous voulez… Enfin, non… Bon, allez ! (Il ouvre la porte discrètement et regarde de gauche à droite.) Je ne voudrais pas être désagréable, monsieur Lourdo, mais je n’ai vraiment pas le temps de bavarder avec vous.
Lourdo. — Et pour mon dos ?
Philippe. — Allez voir un médecin ! Au revoir, monsieur Lourdo. (Il le met dehors et claque la porte.) Alors lui, il porte bien son nom ! Bon, moi, je vais me préparer.
Philippe sort.
Le téléphone sonne. Brigitte arrive en chantant.
Brigitte. — Oui, j’arrive ! Me voilà ! (Elle décroche.) Oui, allô !… Ah ! bonjour, Madame ! Comment allez-vous ?… Très bien, merci… Vous avez pu prendre un vol plus tôt ? C’est merveilleux ! Votre nièce va être ravie… Non, elle est sortie… Je lui dirai, oui… Oui… Oui… Oui… Oui… Oui… Oui… (Agacée.) C’est ça… Oui… Au revoir, Madame. (Elle raccroche. Elle prend un accent bourgeois.) Alors elle, elle ne se prend pas pour n’importe qui ! Bon, moi, je retourne à mes paupiettes. (Elle sort. On sonne. Elle revient.) Décidément, je ne vais pas y arriver. (Elle ouvre. Entrent Robert et Véronique, les bras chargés de valises.) Bonjour, Monsieur. Bonjour, Madame. Vous avez fait bon voyage ?
Robert. — Non ! Il a plu tout le long et j’ai l’impression que cette autoroute est de plus en plus chère. C’est scandaleux ! Quand je pense au prix que l’on paye pour se taper les embouteillages…
Véronique. — Arrête de te plaindre, Robert. Bonjour, ma petite fille. Alors, pas trop stressée ?
Brigitte récupère les manteaux.
Brigitte, étonnée. — Moi ? Pas du tout ! Pourquoi ?
Robert, sortant chercher d’autres valises. — Tu es sûre, Véro, que tu n’as rien oublié ?
Véronique. — Non, je ne pense pas.
Robert. — On n’est ici que pour trois jours. La prochaine fois tu les porteras toute seule, tes valises… Philippe n’est pas là ?
Brigitte. — Monsieur se prépare, il ne devrait pas tarder. Je peux vous offrir quelque chose à boire ?
Véronique. — Non, rien pour moi, merci.
Robert. — Je vois qu’ils ont encore changé la déco, ici. Apparemment ça paye bien de passer à la télé !
Brigitte, soupirant. — Eh oui !
Véronique. — Je suis tout excitée à l’idée de rencontrer toutes ces vedettes invitées au mariage !
Robert. — Attention, Véro, je t’ai prévenue : tu n’as pas intérêt à demander des autographes à tout le monde.
Véronique. — Robert, tu me prends pour qui ? Non, je resterai moi-même.
Robert. — Oui, c’est bien ce qui me fait peur.
Entre Philippe.
Philippe. — Il me semblait avoir entendu quelqu’un râler. Bonjour, papa. Bonjour, maman.
Véronique. — Comme il est beau ! Bonjour, mon chéri. Comment te sens-tu ? (Elle l’embrasse.)
Philippe. — Très bien. Vous avez fait bon voyage ?
Robert. — Non !
Véronique. — Mais si, voyons ! Ton père expliquait à Barbara… (Elle montre Brigitte.) que nous avons fait la route avec la pluie.
Philippe. — Voyons, maman, ce n’est pas Barbara, c’est Brigitte !
Véronique. — Ah bon ! (À Philippe.) Je me disais aussi qu’elle avait bien changé. Excusez-moi, ma petite Brigitte, j’ai la tête ailleurs en ce moment.
Brigitte, vexée, retourne à la cuisine.
Robert. — Pourquoi en ce moment ? Un conseil, mon fils : réfléchis bien avant de dire oui. Parce que tu te réveilles un matin trente ans plus tard… et tu vois ça ! (Il montre Véronique.)
Philippe, grondeur. — Papa !
Robert. — Un jour, tu me comprendras.
Philippe. — Mais j’y pense : grand-mère n’est pas avec vous ?
Véronique. — Si, elle avait une course à faire.
Robert. — Tu connais ta grand-mère : elle ne tient jamais en place.
Véronique. — Je n’arrive pas à croire que mon petit bébé va se marier !
Robert. — Ton bébé, il a 25 ans. (À Philippe.) Et, entre nous, tu n’as pas choisi la plus moche.
Entre Lucienne, la grand-mère, un sachet de bonbons à la main.
Lucienne. — Bonjour, mon chéri. Comment vas-tu ? (Elle le prend dans ses bras en essayant de le soulever.) Tu m’as manqué… Mais regarde-toi, tu es tout maigre ! Est-ce que ta bonne te fait bien à manger, au moins ? Tu es tout pâlot… (Elle lui tire les joues, les yeux, lui fait ouvrir la bouche.) Je suis sûre que tu couves quelque chose. (Elle touche son front.) Je vais prendre ta température. (Elle cherche dans son sac à main.)
Philippe. — Grand-mère, tout va très bien, je te remercie.
Lucienne. — La pharmacie ? Non, pas besoin, j’ai tout ce qu’il faut dans mon sac.
Philippe, hurlant dans l’oreille de Lucienne. — Non, je te remercie, je vais bien.
Lucienne. — Tu es sûr ? (Elle sort un énorme thermomètre.)
Robert. — Maman, laisse-le respirer.
Véronique. — Mais oui, Lucienne, il est en parfaite santé.
Lucienne. — Vous, on vous a rien demandé !
Robert. — Maman !
Philippe. — Grand-mère, je suis en pleine forme.
Lucienne. — Si tu le dis ! Tiens, je t’ai pris des bonbons. (Robert tend la main pour en prendre un ; elle lui tape sur les doigts.) Pas pour toi ! Tu n’avais qu’à en acheter.
Robert. — Je n’avais pas de monnaie.
Lucienne. — Comme d’habitude ! Radin !
Robert, regardant autour de lui. — Alors, mon fils, j’ai l’impression que tout va bien pour toi.
Philippe. — Je n’ai pas à me plaindre, en effet. La série marche très bien. Ils ont même renouvelé mon contrat pour une saison supplémentaire.
Lucienne. — Tu sais, je n’ai pas raté un seul épisode d’Urgence à l’hôpital depuis le début. Avec mes amies du club, on se réunit tous les jours pour te regarder dans la télévision. Et elles sont toutes amoureuses de toi.
Robert. — Tu en as de la chance ! Une bande de vieilles en manque…
Lucienne. — Tu racontes vraiment n’importe quoi, mon pauvre Robert.
Véronique. — Vu ton succès, ta grand-mère a même ouvert un fan-club, c’est tout dire !
Robert. — En même temps, il faut bien qu’elle s’occupe, à son âge !
Lucienne. — Non, mais je t’en prie ! (Montrant Philippe.) Au moins, lui, il aura...