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Heinrich von Kleist

Penthésilée

·

Méroé

(…)

Et aussitôt elle bande avec la force des déments

Son are, en sone que les extrémités se touchent

Et elle relève l’are et vise et tire,

Et lui décoche la flèche dans le cou ; il tombe .

Un cri sauvage, triomphal, monte du peuple.

Mais cependant, il vit encore, le plus pitoyable des hommes,

La flèche saillante dans la nuque,

Il se relève dans un râle et tombe

Et se relève encore et veut s’enfuir ;

Mais, hardi ! crie-t-elle : Tigris ! Hardi, Leane !

Hardi, Sphinx, Mélampus ! Dirké ! Hardi Hyrkaon !

Et elle se rue – se rue avec toute la meute, ô Diane !

Sur lui, et le tire – le tire par le cimier

Comme une chienne parmi les chiens,

L’un le saisit à la poitrine, l’autre à la nuque

Et le jette au sol qui tremble de sa chute !

Lui, qui se traîne dans la pourpre de son sang.

Touche sa douce joue et l’appelle :

Penthésilée ! Ma francée ! Que fais-tu ?

Est-ce là la fête des roses que tu m’avais promise ?

(Fragment de Penthésilée)

Édition :
Collection :
Reliure : Broché
Nb de pages : 144
Format (cm) : 205 X 149 X 12
Date de parution : 4 juin 1999
EAN : 9782742714902

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