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Claude-Prosper de Crébillon

La Nuit et le moment - Le Hasard au coin du feu


Célie. – Vous ne voulez donc pas me dire que vous m’aimez, que vous m’aimerez toujours ?

Le duc. – En vérité ! j’ai peine à concevoir comment, avec autant d’esprit que vous en avez, on peut tenir à ce point à de pareilles misères.

Célie. – En effet ! j’ai le plus grand tort du monde ! Je me donne même le dernier des ridicules, d’exiger d’un homme, qui exige tout de moi, qu’il me dise qu’il m’aime !

Le duc. – Oui, vous vous en donnez un ; puisque à cet égard le doute ne vous est pas permis.

Célie. – Que de mots pour un, et qui ne le valent pas !

Le lecteur remarquera, s’il lui plaît, que pendant ce dialogue, Monsieur de Clerval n’a pas un moment suspendu ce qui l’occupait ; et que Célie, […] dans l’instant qu’elle a recommencé à parler, a cessé toute résistance : et en ne sachant même la physique que médiocrement, on n’aura pas de peine à concevoir que sa fierté ne peut qu’en être considérablement altérée ; Monsieur le Duc, surtout n’ayant pas un seul instant perdu son objet de vue.

Célie avec plus de désir que de pouvoir de se fâcher beaucoup. – Monsieur… je vois bien quelle est votre intention… mais je vous avertis, si vous n’aimez pas les statues, que vous en trouverez une.

Le Duc du plus grand sérieux. – Qu’à cela ne tienne ; cette menace ne m’effraye pas ; …

Édition :
Collection :
Reliure : Broché
Nb de pages : 256
Format (cm) : 18 X 11 X 1.2
Date de parution : 1 janvier 1993
EAN : 9782080707369

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