La pierre de temps

Genres :
Thèmes : · ·
Distribution :
Durée :

Aline de Bertignac et de son futur gendre, sont envoyés bien malgré eux dans les méandres du temps et vont vivre une aventures hors du commun. Les dix personnages de cette comédie hilarante, tous plus farfelus les uns que les autres, changent d’époque, s’affrontent, se poursuivent ou se télescopent.

 

 

La Pierre de Temps

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                       

 

 

 

 

 

 

 

Comédie en 4 actes de Christian Rossignol

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Distribution

 

Aline De Bertignac, Comtesse de son état, mère de Josépha et belle-sœur de Proserpine. C'est une maîtresse femme un peu exubérante et au vocabulaire un peu décalé par rapport à sa position sociale. Elle lutte depuis des années pour sauver le château et le domaine viticole qui va avec. Elle n'a peur de rien et surtout pas des hommes.

 

Proserpine. Belle-sœur d'Aline, tante de Josépha, chercheuse excentrique et un peu folle à laquelle personne n'a jamais cru. Elle bricole depuis des décennies une machine à explorer le temps. C'est une sorte de Géo Trouvetout au féminin, incorrigible rêveuse mais d'une intelligence rare.

 

Josépha. Fille d'Aline, c'est une charmante jeune fille un peu chipie qui s'amuse à faire tourner Guylain en bourrique. Tout feu tout flamme, elle aime Guylain sans se l'avouer.

 

Guylain Dechancourt, séduisant jeune homme de condition modeste, amoureux de Josépha depuis l'enfance mais qui n'a jamais osé le lui avouer. C'est un timide maladif et un peureux congénital dont la langue fourche à la moindre émotion. Ami et cobaye de Proserpine.

 

Jean-Albert Pindrat. Négociant en vin, c'est un parvenu calculateur et cupide qui se donne de grands airs ridicules en parlant l'anglais avec un accent déplorable. Il veut par tous les moyens s'emparer du domaine de Bertignac.

 

Irène. Bonne à tout faire du château, plantureuse et provocante, pas très futée mais prête à toutes les bassesses pour satisfaire sa cupidité.

 

Gertrude. Gouvernante de Josépha qui n'a connu l'amour que dans les livres de messe. Stricte et coincée, niaise et bigote, elle finira un peu névrosée mais réellement amoureuse.

 

Adémar De Bertignac. Ancêtre d'Aline qui n'entre en scène qu'au deuxième acte. C'est un chevalier sans peur et sans reproche qui a plus l'habitude de hacher menu ses ennemis que de faillir à l'honneur.

 

Edgar Dunord. Adjudant-chef de gendarmerie. Il connaît Aline depuis la communale. Il se prend pour Sherlock Holmes mais il est loin d'en avoir l'intelligence. Il est vraiment fâché avec la langue française.

 

Fenouillet. Caricature de l'abruti en uniforme. Gendarme qui obéit aveuglément à son supérieur quand il en comprend les ordres, ce qui est loin d'être fréquent.

 

Figurants (facultatifs) : Des soldats du Moyen-âge, pillards et soudards de tous les acabits. Des servantes du château, constituant essentiellement  le gibier des précédents. Seulement présents au tout début du deuxième acte.

 

NB : Les personnages se transforment selon l'époque et changent de patronyme mais gardent leurs traits de caractère dominants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Décor unique mais évolutif

 

L'action se déroule toujours dans la même pièce d'un château du XIIIème siècle, quelque part  aux environs de Périgueux mais à des époques différentes : actes 1 et 4 à l'époque actuelle ; acte 2 en 1450 et acte 3 en 1807. Le décor évolue donc dans le temps mais seulement par quelques éléments, le décor de base, c'est à dire l'essentiel, ne change pas comme le montrent les croquis ci-dessous. Les changements peuvent donc s'effectuer en quelques minutes.

 

Décor de base : pièce intérieure d'un château fort comportant cinq issues. Au fond, deux colonnes délimitent une large ouverture sur les remparts. Un passage est ménagé, à droite et  à gauche entre les colonnes et les remparts.

Côté jardin comme côté cour, deux passages qui sont en fait des portes grandes ouvertes ou fermées.

 

 

 

Décor des actes 1 et 4,  les éléments suivants sont ajoutés au décor de base :

  • Sur les remparts, la verrière d'une serre moderne de couleur vive et quelques plantes.
  • Sur les murs, des placages de fausses boiseries. Des appliques modernes, des armes anciennes, des tableaux dont le portrait d'Adémar (celui du comédien qui tient le rôle si possible.)
  • Les portes au second plan sont fermées, l'une donne sur le labo, l'autre sur le boudoir.
  • Les portes au premier plan sont ouvertes, l'une laisse apparaître le couloir qui mène aux appartements, l'autre le hall d'entrée.
  • Mobilier moderne mais succinct : deux chaises, une table basse au centre ; un guéridon au fond.

 

 

Décor de l'acte 2, les changements sont les suivants :

  • Les placages de fausses boiseries ont disparu ainsi que les appliques, les tableaux et les armes.
  • Sur les remparts, la verrière a fait place à des créneaux.
  • Les portes au premier plan sont dissimulées par des tentures.
  • Les portes au second plan sont ouvertes, l'une laisse apparaître un passage qui mène au donjon, l'autre au reste du château.
  • Aux murs, des fers, des armes, des torches…
  • Aucun meuble.

 

 

 

 

 

 

Décor de l'acte 3, les changements sont les suivants :

  • Les placages de fausses boiseries sont revenus.
  • L'ouverture entre les colonnes est obstruée par un rideau.
  • Les quatre portes sont fermées. Côté jardin, au premier plan, une porte inutilisée ; au fond, la porte d'une chambre. Côté cour au premier plan, la porte d'entrée ; au second la porte d'une autre chambre.
  • Au mur, des tableaux dont, au fond, le portrait d'Adémar et celui de Napoléon Bonaparte.

Mobilier le plus simple possible : deux fauteuils (Empire si possible).

 

 

 

Note importante : Les disparitions des personnages se font grâce à un effet stroboscopique de quelques secondes (scène dans le noir et éclairage stroboscopique dirigé vers la salle). Il suffit qu'ils soient très près d'une ouverture, entre les colonnes du fond ou près d'une des portes ouvertes par exemple pour qu'ils profitent de l'effet pour sortir de scène.

ACTE I

 

Au lever du rideau, Guylain est seul. Il a un tout petit bouquet de fleurs à la main.

 

Guylain. - C'est aujourd'hui que je lui dis !  C'est aujourd'hui ou jamais. Dès que je la vois, je lui dis : Josépha, veux-tu m'ésouper ? Euh !… M'épouser ? Non... Josépha chérie...  Non... Josépha, ma Josépha, veux-tu être ma femme ? C'est pas mal ça, non ? (Il se racle la gorge puis, plus fort :) Josépha...

Jo, entrant par la gauche de la serre avec un énorme bouquet de fleurs. - Ah c'est toi Guylain !

Guylain. - Non... Euh ! ... Si !… Josépha… (Il cache son bouquet.) Hum, hum ! Josépha, ma Josépha…

Jo. - Je te l'ai dit cent fois : appelle-moi Jo et pas Josépha. Josépha, c'est d'un ringard !

Guylain. - Ce prénom te va très bien.

Jo. - Dis tout de suite que je suis une vieille breloque !

Guylain. - Oh non ! Tu n'es pas du tout...

Jo, coquine. - Ah non ? Comment me trouves-tu alors?

Guylain, ému. - Très bielle, très bien, je te vroute. Je te trousse. Euh ! Je te trouve tès brelle, très belle.

Jo. - T'es mignon. (Elle l'embrasse sur la joue.) Tu voulais me voir ?

Guylain. - Non… Euh ! Si... Je voulais te dire... Euh !... Je voulais te dire... Bonjour… Et…

Jo. -  C'est ma tante Proserpine que tu viens voir ?

Guylain. - Euh ! ... C'est à dire... Euh ! Oui ! Oui, oui, c'est Madame Proserpine que je viens voir.

Jo. - Comme tous les jours. Tu es devenu son disciple, ma parole ?

Guylain. - C'est ça.

Aline, off. - Josépha, viens ici immédiatement, j'ai à te parler !

Jo. - J'arrive, mère ! Je te laisse. Ma tante doit être dans son laboratoire. Bye ! (Elle sort par le couloir.)

Guylain. - Bye !... Et merde ! Je suis vraiment nul. Je n'ai encore pas pu... Bon, allons voir la foldingue. (Il se dirige vers la porte du laboratoire et frappe.) Madame Proserpine ! C'est moi, Guylain !

Proserpine, off. -   Ah ! Bonjour mon petit Guylain ! Tu arrives juste à temps pour assister à mon nouvel essai.

Guylain, reculant, apeuré. - Un essai ? Un essai de votre machine ? Vous êtes sûre que...

Proserpine, entrant du labo, vêtue d'une combinaison pour le moins futuriste, excentrique et moulante. - Oui, oui, oui ! J'ai trouvé ! J'ai enfin trouvé ! Ça fonctionne !

Guylain. - Vous êtes certaine qu'il n'y a plus de danger ?

Proserpine. - Absolument certaine. Fais-moi confiance.

Guylain. - La dernière fois que vous m'avez dit ça je me suis retrouvé tout nu, perché dans le tilleul.

Proserpine. - La belle affaire ! C'était à cause du déflecteur moléculaire à basses fréquences qui était entré en distorsion asynchrone avec le générateur ionique de régulation séquentielle. C'est réglé depuis belle lurette, nom d'une éprouvette ! Regarde-moi cette merveille. (Elle tient à la main une pierre rouge.)

Guylain. - Qu'est-ce que c'est ?

Proserpine. - C'est la Pierre de Temps !!!

Guylain. - La quoi ?

Proserpine. - La Pierre de Temps ! C'est ce qui manquait à mon invention pour qu'elle fonctionne. La Pierre de Temps ! Un diamant unique, plus pur que les plus purs.

Guylain. - Fichtre ! Vu sa taille, vous avez là une fortune !

Proserpine. - Penses-tu ! C'est une bouteille de Coca-Cola que j'ai refondue. Mais je l'ai tellement travaillée, taillée, polie que je suis parvenu à la perfection.

Guylain. - A quoi ça sert ?

Proserpine. - A quoi ça sert ? Mais c'est l'élément essentiel de ma machine à explorer le temps voyons ! En bref, c'est un connecteur des espaces-temps expenso-référents.

Guylain, dubitatif. - Une bouteille de Coca ? (Il approche la main de la pierre.)

Proserpine. - Prends garde ! Le simple fait de la toucher te propulserait...

Guylain. - Dans le tilleul, je sais...

Proserpine. - Mais non ! Dans le passé, voyons !

Guylain. - Je ne voudrais pas vous froisser professeur mais... Une bouteille de coca…

Proserpine. - Puisque je te dis que ma machine fonctionne. Je l'ai essayée !

Guylain. - Vous l'avez... ?

Proserpine. - Parfaitement ! Hier, j'ai assisté au déjeuner d'Henri IV et au dîner de Cléopâtre.

Guylain. - Vous avez bien pris vos calmants aujourd'hui, Madame Proserpine ?

Proserpine. - Mais oui ! Ah, c'est agaçant à la fin ! Personne ne veut me croire? Je t'explique. Une fois revêtue de cette combinaison, il suffit que je touche la Pierre de Temps pour que je parte dans le passé, à la date que j'ai programmée sur mon navigateur !

Guylain. - Ben mon vieux ! Et ça fait pas mal ?

Proserpine. - Mais non ! On ne sent rien. C'est fantastique ! Te rends-tu compte que j'ai pu assister au quotidien de personnages historiques ?

Guylain, épaté. - Vous auriez pu discuter avec eux, les toucher ?

Proserpine. - Certes non ! D'une part, eux, ne peuvent, ni me voir ni m'entendre et, d'autre part, si je peux voyager dans le passé, je ne peux que l'observer. Je n'y suis qu'un être virtuel, sans consistance. Une sorte d'hologramme, et ça, grâce à ma combinaison supra-holographique. Viens m'aider, s'il te plaît. J'ai encore quelques réglages à effectuer pour une prochaine tentative. C'est surtout le dyschronosistographe à gravitation modulaire qui me joue des tours.

Guylain, inquiet. - Des tours ?

Proserpine. - Oh, des détails ! Hier, en allant chez Henri IV, j'ai croisé Napoléon dans son bain. J'étais un peu gênée. Viens. (Elle se dirige vers le labo.)

Guylain. - Napoléon ?… Mais bien sûr. (Il la suit.)

Proserpine, off. – Tu vois ce bouton ? Tu appuieras dessus quand je te le dirai. Tu n'as rien à craindre.

Jo, entrant, suivie d'Aline et de Gertrude. – Non, non et non ! Jamais je n'épouserais ce minable !

Aline - C'est bien ce que nous verrons !

Jo – C'est tout vu.

Aline. - Nous n'avons pas le choix. Tu sais très bien ce qu'il en est. Tu dois épouser Pindrat pour sauver Bertignac, le domaine et notre honneur. C'est d'ailleurs un peu le lot des femmes dans notre famille. Moi-même, lorsque j'ai épousé le frère de " Miss Tournesol", ce fut plus un coup de poker qu'un coup de foudre mais Bertignac fut sauvé, du moins pour un temps. Aujourd'hui, c'est à toi Josépha de...

Jo. - De me sacrifier et de passer à la casserole ?

Aline. - Il suffit ! Gertrude, je ne vous félicite pas. Vous êtes sensée avoir éduqué ma fille.

Gertrude – Mais Madame…

Aline. - Vous êtes sa gouvernante oui ou non ?

Gertrude. - Je puis assurer à Madame que je n'ai de cesse d'inculquer à mademoiselle son devoir envers sa famille et envers Dieu.

Aline. - Je ne sais pas ce que vous en pensez, vous là-haut, mais pour la famille, c'est pas le top !

Gertrude. - Oh ! Madame ! Vous blasphémez ?

Aline. - Je ne blasphème pas, je constate ! Vous êtes une incapable.

Jo. - Mère ! Gertrude n'y est pour rien.

Aline. - Tais-toi ! L'obéissance doit être la première vertu d'une jeune fille. Elle aurait dû te l'enseigner.

Gertrude. - Mais je l'ai fait, Madame…

Aline. - Pas assez ! Disparaissez !

Gertrude. - Bien Madame ! (Elle sort par le couloir.)

Aline, sonnant Irène. - Irène ! Irène ! Où est-elle, cette empotée ? Irène !

Irène, entrant par la droite de la serre. - Oui Madame ?

Aline. - Irène, rangez-moi un peu ce capharnaüm, voyons.

Irène. - Bien Madame…

 

(Boum !!!! Explosion dans le labo, fumée. Proserpine et Guylain entrent dépenaillés et noircis.)

 

Guylain, toussant. - Rien à craindre, hein ?

Proserpine. - C'est encore ce maudit transpondeur séquentiel qui fait des siennes.

Aline. – Mon Dieu ! Qu'avez-vous encore fait ? Sans doute étiez-vous encore en train de perdre votre temps dans ce que vous appelez votre laboratoire. Et avec ce blanc-bec, comme d'habitude. Ah, vous êtes dans un bel état !

Proserpine. - La science comporte quelques risques et…

Aline. - Tu parles d'une science ! Une suite d'élucubrations plus débiles les unes que les autres. Depuis près de trente ans que vous cherchez à inventer quelque chose vous n'avez encore rien trouvé si ce n'est votre célèbre redresseur de bananes.

Proserpine. - Détrompez-vous. Guylain peut en témoigner,  je viens de faire la découverte du siècle. Que dis-je du siècle, du millénaire, de tous les temps !... C'est le cas de le dire. N'est-ce pas Guylain ?

Guylain. - C'est vrai, Madame Proserpine est sur le point de...

Aline. – Vous, silence ! Nous attendons incessamment Monsieur Jean-Albert Pindrat et je…

Proserpine. - Pindrat, ce parvenu ! Que vient-il faire ici ?

Aline. - Il m'a fait une proposition qui s'avère être la seule solution que nous ayons pour sauver le château et le vignoble, figurez-vous, chère belle-sœur.

Proserpine. - Nos finances sont donc si mal en point.

Aline. - Pire que ça ! Vous le sauriez si vous vous intéressiez un peu à ce qui vous entoure. Notre seule chance d'éviter la saisie, voire la prison, c'est d'accepter qu'il épouse Josépha.

Proserpine. - Non ?

Guylain. - Gloup ! (Il en tombe sur un siège.)

Aline. - Si ! Il en est éperdument amoureux. (Faussement douce :) Alors, essayez de reprendre figure humaine avant son arrivée. Quant à toi Josépha, prépare-toi à faire honneur à la famille et mets-moi ce freluquet à la porte s'il te plaît. (Hurlant :) Exécution ! (Elle sort par le hall et Proserpine par le couloir.)

Guylain, se relevant. - C'est vrai ça ? Tu vas épouser ce Pindrat ?

Jo. - Ma mère a contracté envers lui d'énormes dettes depuis des années. Il propose de les annuler si je l'épouse. Dans le cas contraire, il en demandera le remboursement immédiat ce qui signifiera la fin des Bertignac.

Guylain. – C'est terrible !

Jo. – A qui le dis-tu ? Mais je n'ai pas l'intention de me laisser faire sans combattre.

Guylain. - Bravo !

Jo. - Je suis heureuse que cela te plaise car tu fais partie de mon plan de bataille. Je ne pensais pas devoir le mettre à exécution si tôt mais… Irène, laissez-nous, je vous prie.

Irène. - Bien mademoiselle. (Elle sort dans le boudoir.)

Guylain. - Un plan dis-tu ?

Jo. - Oui, et radical… Épouse-moi !

Guylain, manquant de tomber. - Hein ?!!!!!!

Jo. - Ben quoi ? Si tu m'épouses avant lui, je ne serai plus celle qui ne veut pas l'épouser mais celle qui ne peut pas. Ça change tout. Il ne pourra donc pas, du moins je l'espère, mettre ses menaces à exécution… Et puis avec toi, je sais que ce sera pour rire et que je ne risquerai pas de...

Guylain. - De ?

Jo. - Il faut te faire un dessin ? De consommer le mariage !

Guylain. - Non, non, chien mûr… Sien bûr… Bien sûr.

Jo. - Bon. Il faut faire vite et... Attends un peu... (Elle se tait puis va ouvrir subitement la porte du boudoir derrière laquelle Irène était collée.)

Irène, entrant en trébuchant. - Que mademoiselle me pardonne, j'étais en train d'astiquer la poignée et...

Jo. – Eh bien, allez donc astiquer les pare-chocs de la voiture, au fond du parc.

Irène. - Bien Mademoiselle. (Elle sort par le hall.)

Jo. - Je n'ai aucune confiance en elle. Elle m'espionne en permanence. Bref ! Veux-tu être mon mari ?

Guylain. - Ben... C'est à dire que... Oui … Mais tu crois que ta mère acceptera que je t'épouse ?

Jo. – C'est pas gagné mais si tu lui fais une demande officielle, elle sera au moins obligée de réfléchir.

Guylain. - Réfléchir à quoi ? Au meilleur moyen de m'étriper ?

Jo. – Non. Elle sera obligée de prendre ta demande en considération car tu es, toi aussi, un bon parti.

Guylain. - Moi ? Je ne savais pas.

Jo. - Tu n'as pas la fortune de Pindrat mais tu es tout de même très riche et tu as largement de quoi racheter nos dettes. Tu vendrais volontiers quelques biens afin d'avoir les liquidités nécessaires.

Guylain. - Tu te sens bien ? A part ma 4L et mes bouquins, je n'ai rien à vendre pour...

Jo. - Tu ne comprends pas vite. Je ne dis pas que tu es riche à millions, je dis seulement qu'il suffit que ma mère le croit, juste le temps d'écarter Pindrat et de trouver une autre solution. (On entend un bruit de klaxon multi tons.) Oh là là ! C'est sans doute lui...

Il vous reste 90% de ce texte à découvrir.


Connectez vous pour lire la fin de ce texte gratuitement.



Donner votre avis !

Retour en haut
Retour haut de page