Brecht et la tradition

Tous les rapports avec les traditions de l’humanité dépendent de ce que l’on pense du devenir et de la disparition dans l’histoire. Le culte du changement et, en connexion avec lui, tout postulat de rénovation purement spirituelle, tout primat de l’esprit, toute simple volonté-d’être-bon, sont liés indissolublement au platonisme, à la théorie des Idées. C’est la position opposée à celle de Brecht. Il l’a attaquée sans relâche et a voulu par là viser au cœur l’impératif catégorique de Kant, la bonté sans conséquence, la volonté-d’être-bon avant que ne soient créées les conditions sociales préalables de l’amitié entre les hommes. Cela ne cesse de donner, à partir des années trente, un motif capital de ses pièces.