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LAGARCE JEAN-LUC

Trois récits


Je me suis arrangé, peut-être. J’ouvre les yeux et j’invente et plus habile encore, peu à peu, de longues heures à songer à cela, plus habile encore les yeux fermés, inventer et désirer et trouver aussitôt, exactement, avec exactitude, trouver aussitôt, les yeux ouverts, trouver ce qu’on imagina, désira avec tant de force que rien ne pourrait se dérober, manquer ou être absent. (…) On prend un long bain, lui, posé sur moi comme un enfant malade, son corps superbe en train de se défaire. On dort enlacés. C’était comme le bonheur le plus grand, aujourd’hui, le souvenir que je garde, c’était comme le bonheur le plus grand d’être si paisibles et le désespoir encore de savoir qu’on se quitte. (…) C’était une belle et bonne soirée. A minuit, juste après que l’ambassadeur fut parti avec ses acolytes, le secret avait été bien gardé, il y eut un gâteau magnifique, offert par les Hollandais et un cadeau somptueux par toute la troupe du spectacle, un livre d’art très lourd, très beau et volumineux, en deux tomes, dans son coffret. (…) J’avais trente-sept ans. J’étais un homme très heureux et j’étais un homme aimé, je crois cela.

Édition :
Reliure : Broché
Nb de pages : 112
Format (cm) : 200 X 125 X 10
Date de parution : 17 avril 2001
EAN : 9782912464910

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