3 f. – 4 h. ; décors : le Petit Trianon, à Versailles, salon, cuisine, jardins ; durée : 1 h 20

Au Petit Trianon, dans le domaine du Parc du Château de Versailles, peu de temps avant la fameuse révolution, Louis XVI, roi de France, a offert une nouvelle cuisine à sa femme, la reine de France, Marie-Antoinette. C’est ici qu’ils reçoivent leurs amis pour deviser tranquillement sur le cours des choses.

« Dans ce qu’on désigne pompeusement comme l’art, on a coutume de célébrer la liberté, l’état sauvage, l’aspect vivace, résistant, combatif de l’humanité, on aime les histoires de héros ou de victimes, et si c’est inspiré d’une histoire vraie ou produit sous forme d’un réalisme social, alors c’est encore plus délectable. Il y a un aspect de l’existence, pourtant largement plus palpable au quotidien, qui manque cruellement d’arguments pour séduire les artistes : l’humain domestique, lâche, qui cherche le confortable ; l’humain inquiet, réactionnaire et protecteur. C’est dans cette humanité-là que je me reconnais le plus, à vrai dire. C’est sans doute pour ça que j’emploie mon énergie à révéler la poésie des existences ordinaires. J’aime penser que mon travail consiste à enquêter sur la beauté du petit, du raté, du médian – du moins sur sa source (l’égoïsme et la lâcheté, par exemple) –, plutôt que mettre en lumière les lieux communs de la bravoure ou de la détresse. »

Nicole Genovese