Dennis Kelly est un acteur, scénariste et dramaturge britannique. Il est l’héritier du théâtre “in yer face” (Sarah Kane, Martin Crimp, Mark Ravenhill…), courant du théâtre anglais des années 90 dans le sillage d’Antonin Artaud. Ses pièces sont jouées et traduites dans le monde entier.
Dennis Kelly est né à Londres en 1970. Il est l’héritier du théâtre “In-Yer-Face” (Sarah Kane, Martin Crimp, Mark Ravenhill…), courant du théâtre anglais des années 90 dans le sillage d’Antonin Artaud. Conjuguant le caractère provocateur du théâtre In-Yer-Face et l’expérimentation de styles dramatiques diversifiés, ses textes abordent les questions contemporaines les plus aiguës. Ses pièces sont jouées et traduites dans le monde entier.
Théâtre de la provocation
Dennis Kelly intègre vers l’âge de 20 ans une jeune compagnie théâtrale et commence à écrire. À la fin des années 90, il entame des études universitaires au Goldsmiths College de Londres. S’il dit n’y avoir guère appris en matière d’écriture théâtrale, il y affirme le choix de formes en rupture avec le théâtre social réaliste anglais, à l’image de celles développées par Antony Neilson, Sarah Kane ou Caryl Churchill. Ses textes, conjuguant le caractère provocateur du théâtre In- Yer- Face et l’expérimentation des styles dramatiques les plus divers pour approcher les problématiques contemporaines aiguës, le font rapidement connaître. Le théâtre In-Yer-Face est souvent qualifié de « théâtre de la provocation », « théâtre coup de poing » ou encore « néo-brutalisme », avec l’utilisation de formules crues, un jeu assez radical ou de propos choquants, pour aller chercher le spectateur, le capturer, l’attraire sur la scène.
Thriller social et drame contemporain
Avec un regard acéré, Dennis Kelly interroge notre société, ses fractures, sa noirceur et ses ambivalences. Au moyen d’une écriture concrète et mordante, à l’oralité assumée, il dépeint la violence de notre monde urbain contemporain, sans jugement ni complaisance. Il utilise avec brio la forme du huis-clos et du thriller, la confidentialité́ et l’urgence, pour soumettre ses personnages à des choix cornéliens. Intimant à chacun de choisir, il révèle les contradictions et les faux-semblants, les lâchetés, les enjeux de pouvoir et la vérité́ des liens affectifs. Ses pièces nous plongent au cœur de situations sous tension, au moment précis où la crise agit comme un révélateur.
Le Théâtre pour dépasser l’horreur
Chacune de ses pièces dresse une vision glaçante d’un monde âpre. Le monde dans lequel évolue les personnages, notre monde, est un monde de peur, comme une matrice essentielle : peur de l’extérieur, peur d’enfanter dans un contexte social et économique difficile, peur de ses propres irréalisations, peur du regard de l’autre, de l’étranger, d’être déclassé, remplacé, jugé ; peur de la perte et de l’abandon. L’auteur se sert de la cellule familiale comme le lieu idéal des questionnements moraux et des tiraillements éthiques ; un espace privilégié pour le dialogue et l’opposition entre la solidarité familiale et la culpabilité ; le terrain idoine pour le conflit entre soi et l’autre. Mais dans les situations les plus sombres ou les plus déroutantes, les personnages de Dennis Kelly ont pourtant une dignité qui les élève, sans oublier une dose d’humour et de second degrés qui apportent une respiration nécessaire.
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