Je m’appelle pas Shéhérazade

La fille : J’imagine que ça te fait impression parce que ça se présente dans un dossier rouge, mais attends-toi à être déçu…

Le garçon : Tu l’as jamais fait lire ?

La fille : Non.

Le garçon : A personne ?

La fille : Une fois j’ai failli.

(…)

Le garçon : Je te promets, je ferai attention, je lirai doucement. Et dès que tu le demandes j’arrête, tu reprends tes feuilles et je n’irai pas plus loin.

Je suis sûr que tu as une syntaxe magnifique.

La fille : Tu dis ça maintenant et puis, une fois dessus, tu vas lire tout d’une traite.

Le garçon : Tu peux me faire confiance, je ne peux pas faire ça, je ne sais pas lire vite, je ne sais pas.

La fille : Bon, alors on commence par une page, et puis après on voit.

Le garçon
(lisant) « Celle qui pense ». « Celle qui pense », c’est le titre ?

(Arrive une autre fille)

Celle qui pense : C’est le titre, et c’est moi.

Elle, la fille, a écrit les premières pages de cinquante-trois romans mais, à chaque fois, elle bloque pour trouver la suite.

Lui, le garçon, en tant que lecteur n’a pas souvent dépassé les premières pages des ouvrages qu’il avait décidé de lire.

Il insiste pourtant pour qu’elle lui confie ses précieux feuillets.

Peu à peu, les mots s’incarnent sur scène : apparaissent d’autres personnages à qui il arrive d’échapper à la volonté de leur auteur. Des ados, mais aussi des parents inquiets de l’avenir de leurs enfants et de leurs relations avec eux…

Une pièce sur l’écriture et l’imaginaire qui offre de nombreuses possibilités de mise en scène au sein d’ateliers théâtraux.