>

Peter Handke

Jusqu’à ce que le jour vous sépare ou Une question de lumière


Jusqu’à ce jour vous sépare : une réponse à La dernière bande de Beckett ? Une réponse ? Plutôt un écho. Un écho tantôt loin, dans l’espace et aussi dans le temps, tantôt tout près de Monsieur Krapp, le héros solitaire de la pièce de Samuel B. Un écho tantôt faible, contradictoire, mutilé, tantôt fort, fortifié, magnifié. Pour cela j’ose appeler ce monologue-écho, un drame – un très petit drame – comme La dernière bande, est un drame, un très grand.

Beckett a achevé, avec cette pièce, la réduction parfaite, nécessaire, du théâtre, tout en se libérant des restes du symbolisme et des opinions sur l’existence dans ses autres grandes pièces. La dernière bande incorporise peut-être le point final ou le terminus du théâtre, d’un pur théâtre. C’est une pièce primaire, essentielle et ludique. Après Beckett ne sont arrivées que nos pièces secondaires, comme par exemple Jusqu’à ce que le jour vous sépare : plus de réduction, plus d’espace zéro possible – que des traces des égarés (ici : une [1] égarée…)

Mais il fallait, il faut peut-être s’égarer, dans l’intérêt de la scène, dans l’intérêt du théâtre ? Comme je me suis dit un jour : « je vais résolument m’égarer ». Egarés, nous ? Ou embarqués Egarés et embarqués ? Comme a écrit Pascal : « nous sommes embarqués ! » – « Echo », si je me rappelle bien, signifie dans la mythologie grecque aussi une personne, une petite déesse ou une nymphe (dictionnaire : « déesse d’un rang inférieur, qui hantait les bois… ») – en tout cas une femme, une voix féminine.

Peter Handke, le 13 octobre 2008

Édition :
Reliure : Broché
Nb de pages : 32
Format (cm) : 190 X 120 X 3
Date de parution : 17 mars 2009
EAN : 9782916447216

Du même auteur



Retour en haut
Retour haut de page