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Nordahl Grieg

La défaite


Classiques du nord

La pièce, un drame, du Norvégien Nordahl Grieg (1902-1943), au demeurant l’un des écrivains les plus prolifiques et les plus attachants de l’entre-deux-guerres en son pays, également romancier, poète et journaliste, intitulée Nederlaget (La Défaite, 1937) a pour première originalité de se dérouler tout entière durant la Commune de Paris (mars à mai 1871) et de mettre en scène le petit peuple constituant ladite Commune aux prises avec les « versaillais » de M. Thiers qui finiront par remporter une victoire sanglante. Avec une admirable connaissance des faits, des lieux et des personnages tous tirés du petit peuple, l’auteur dresse le procès de notre société dévoyée par la violence et leurrée par des idéaux révolutionnaires aussi utopiques que dangereux pour exalter de grands mots d’ordre de pacifisme, de renonciation à la haine et à la vengeance et d’humanisme véritable qui donnent la mesure de la passion profonde de ce Norvégien et de sa vaine volonté d’en finir avec des temps injustes, cruels et meurtriers. Bien entendu, cette volonté est dérisoire et l’implacable loi de violence et d’injustice de notre temps finira par l’emporter. Mais l’on ne peut s’empêcher d’apprécier cette récusation sincère des haines et des intérêts qui mènent notre société. Ajoutons que la pièce est remarquablement construite, les personnages, d’une surprenante vérité humaine et le mouvement d’ensemble, d’une force de conviction digne des plus grands dramaturges norvégiens.

Les lettres du Nord on longtemps connu un statut de parent pauvre en France et il est grand temps de leur conférer la place qu’elles méritent.

La présente collection entend donner une idée de ce que sont les « Classiques du Nord ». Évidemment, l’expression n’a pas le même sens sous ces latitudes que dans nos domaines grec ou latin, « classiques » pour nous. Les pays scandinaves, pour des raisons historiques, ne sont venus à l’expression littéraire que tardivement (XIIe siècle). Ce n’est pas pour autant qu’il faut les tenir pour secondaires ou marginales. Nombre de chefs-d’oeuvre danois, islandais, norvégiens ou suédois attendent une sorte de consécration, en français, auprès de l’honnête homme de notre époque.

Les traductions dûment introduites, commentées et annotées se répartiront en trois séries, l’une, dite ancienne (« Racines ») qui couvrira le Moyen Âge, la seconde, dite « Lumières », embrassera les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, la troisième, marquée par la « Percée » de ces littératures sur la scène mondiale, s’intéressera à des auteurs morts il y a nettement plus d’un demi-siècle et qui sont, dans le Nord, déjà passés la postérité. On s’efforcera également de ne négliger aucun genre en faisant place, si nécessaire, à bon nombre d’inconnus ou de méconnus chez nous.
Régis Boyer

Édition :
Collection :
Reliure : Broché
Nb de pages : 224
Format (cm) : 210 X 135 X 19
Date de parution : 23 novembre 2011
EAN : 9782251071176

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