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Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski

Les carnets de la maison morte


Imaginez une grande cour, longue d’environ deux cents pas et large de cent cinquante, entièrement entourée, comme par un hexagone irrégulier, d’une haute enceinte, c’est-à-dire d’une palissade faite de pieux élevés, dressés et plantés profondément dans la terre, étroitement serrés les uns contre les autres, renforcés par des planches perpendiculaires et taillés en pointe : voilà l’enceinte extérieure de la prison. Dans l’un des côtés de l’enceinte, on avait construit un solide portail, toujours fermé, toujours, de nuit comme de jour, surveillé par des sentinelles ; on l’ouvrait sur ordre, pour la sortie au travail. Derrière ce portail, il y avait le monde libre, lumineux, des gens vivaient, comme tout un chacun. Mais, de notre côté du portail, ce monde-là, on se le représentait comme une espèce de conte de fées. Chez nous, il y avait un monde absolument à part, qui ne ressemblait plus à rien, il y avait des lois à part, des costumes, des mœurs et des coutumes, et une Maison morte en vie, une vie – comme nulle part ailleurs, et des gens à part. C’est cet endroit à part que j’entreprends de décrire.

(Extrait)

Édition :
Collection :
Reliure : Broché
Nb de pages : 543
Format (cm) : 18 X 11 X 3.9
Date de parution : 8 septembre 1999
EAN : 9782742720712

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