Nos coups de cœur dans l'œuvre de Sophie Merceron :

« Un garçon de 8 ans s’enferme dans le silence après la disparition de son père. Un texte sur la peur, l’abandon et l’enfermement psychique. Une pièce bouleversante sur le langage et l'imaginaire. »

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AVRIL de Sophie Merceron

« Picot vit seul dans un zoo en ruine. Il parle avec un phoque imaginaire. Une fable puissante et pleine de tendresse sur la résilience et l’imaginaire comme refuge. »

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Manger un phoque de Sophie Merceron

Parcours artistique

Sophie Merceron est d’abord formée comme comédienne au Studio Théâtre / Lieu Unique, conservatoire de Nantes. Elle collabore ensuite avec divers metteurs en scène à Nantes et Paris. À partir de 2006, elle co-crée et dirige L’Ogre à Plumes, un café littéraire vivant dans le 11ᵉ arrondissement de Paris où se déroulent lectures, événements et rencontres avec des écrivains. Inspirée par ce foisonnement culturel, elle ressent le besoin d’écrire. Son premier texte, Tête‑Creuse (2013), marque ses débuts dans l’écriture dramatique.

Écriture et thèmes

Dans un entretien, elle décrit ses textes comme portant une attention particulière à la parole des enfants, à leurs peurs et aux difficultés de communication quand les adultes n’arrivent pas à nommer ce qui advient. Sa formation d’actrice l’oriente vers une écriture très orale et rythmée, pensée à voix haute pour faire vivre les dialogues et le tempo des scènes. La voix de l’enfant est au cœur de son œuvre : enfants mutiques, en colère, seuls, en marge, souvent confrontés à un monde adulte défaillant, sourd ou absent. Ces enfants ne comprennent pas tout, mais ressentent tout : leur perception sensorielle, leur logique propre et leur imaginaire deviennent des moteurs d’écriture.

Imaginaire, métaphores, fable

Le réel chez Merceron est souvent troué, déplacé, filtré par des images puissantes : un enfant parle à un phoque (Manger un phoque), vit dans un zoo abandonné, ou s’identifie à un lac gelé. L’imaginaire est un mécanisme de survie, un moyen de dire l’indicible ou de résister au silence. On retrouve au sein de ses pièces jeune public des thèmes récurrents comme : la solitude et l'abandon, la peur, le silence et le mutisme, la rupture familiale, un langage fragment avec des récits souvent hachés, ponctués de silences, d’ellipses et la résilience par l’imaginaire avec des personnages s’inventant des mondes parallèles ce qui créait une poésie bouleversante.

Théâtre en tension : entre réel et fiction

Ses pièces se déroulent souvent dans des lieux clos (zoo abandonné, institut spécialisé, maison vide…), qui deviennent des espaces mentaux. Elle explore des formes non linéaires, avec des narrateurs multiples, des personnages flous ou symboliques (comme un phoque, des pieuvres, un lac). L’écriture est ouverte à l’interprétation scénique, permettant une forte créativité aux metteurs en scène et aux comédiens.