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August Strindberg

Théâtre complet - Vol - 6


Dans les années 1903-1906, après l’échec de Pâques, qui marque un tournant, Strindberg va surtout écrire des récits, des nouvelles, des romans, des poèmes, et s’occuper de sciences, notamment occultes, pour ne revenir au théâtre qu’à l’occasion de la fondation à Stockholm, sur le modèle des Kammerspiele de Max Reinhardt à Berlin, d’une petite salle dont le répertoire sera constitué par quatre des “pièces de chambre”. La découverte, derrière la façade de la “maison brûlée” de son enfance, de la vie de ses habitants et de leurs terribles secrets, telle est l’un des thèmes de ces célèbres pièces brèves de Strindberg, avec celui du feu, que l’on peut aussi retrouver à travers toute l’œuvre, comme moyen de se venger des injustices, de se purifier, de se sacrifier, d’éliminer des désirs “bas”, voire de se suicider pour résoudre les contradictions devenues insupportables, auxquels s’ajoutent ceux du sommeil et du réveil: “Il faut que les écailles tombent des yeux […] Mais quand on s’est vu soi-même, on meurt.”

Le “Théâtre Intime” est inauguré le 26 novembre 1907 par Le Pélican, qui est un échec, suivi, avec des fortunes tellement diverses par des représentations de La Maison brûlée, d’Orage et de La Sonate des spectres, qu’il lui faudra bientôt reprendre des ouvrages plus anciens, Mademoiselle Julie et Pâques par exemple, dont le succès considérable vaudra à l’entreprise de survivre jusqu’en 1910.

La sollicitation de scènes plus vastes amène Strindberg à opérer un retour au drame historique avec Le Dernier Chevalier et Le Régent, dont la création, qui est accueillie avec faveur, coïncide avec la célébration de son soixantième anniversaire, ceci expliquant peut-être cela.

Dans l’intervalle, Strindberg écrit un divertissement “oriental”, Les Babouches d’Abou Kassem, que refuse le Théâtre Dramatique en 1907, puis Le Gant noir, conte de Noël à la Dickens, ou opus 5 des “pièces de chambre”, en 1909, année au cours de laquelle il termine une nouvelle pièce historique, Le Jarl de Bjälbo, pour renouer avec ses Atrides, la famille des Folkungar, et donner avec le personnage du jarl qui “jette le masque” et déverse sa haine des hommes, une version moderne du roi Lear.

On serait tenté de voir dans La Grand-route, sa dernière pièce, qui se rattache, mais sur le ton de la satire, aux “pérégrinations dramatiques” antérieures, et présentant les divers stades de son œuvre, le testament de Strindberg, s’il n’en avait pas écrit quelques-uns déjà au cours de sa longue “lutte avec l’ange” qui prendra fin le 14 mai 1912.

Édition :
Reliure : Broché
Nb de pages : 540
Format (cm) : 20 X 11 X 3.7
Date de parution : 1 janvier 1986
EAN : 9782851810601

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