

Écrit sur le modèle de Boccace par la sœur du roi de France François Ier, L’Heptaméron laisse la plus belle part à la psychologie et aux relations entre les hommes et les femmes. Une lecture plaisante, subtilement subversive.
72 nouvelles, racontées sur 7 jours par 10 orateurs (7 femmes et 3 hommes). Enfermés, à cause de la crue d'un cours d'eau, dans une abbaye, ils se racontent des histoires pour passer le temps. Entre chaque récit, les auditeurs confrontent leurs réactions et leurs interprétations. Ce recueil est un des textes fondamentaux de la Renaissance ; et, entre Rabelais et Montaigne, l'un des trois plus importants. L'autrice adapte en français les nouvelles dites « à l'italienne » (dans la tradition du Décaméron de Boccace). Certaines histoires font rire, d'autres pleurer ; on passe de la farce à la comédie psychologique, de la violence extérieure à la violence des passions. Elles se veulent toutes actuelles et « véritables », miroirs de l'homme, dans ses misères, dans « la fragilité des cœurs ». Il s'agit souvent de ce qu'on appelle aujourd'hui des faits divers (et qu'on appelait à l'époque des cas mémorables et édifiants, dont on peut s'inspirer moralement) : histoires tragiques, violentes (assassinats, incestes, viols...), histoires d'amour qui finissent mal... Il est beaucoup question de querelle des sexes (les mauvais tours que font les femmes à leurs maris, racontés par les hommes ; l'infidélité de ceux-ci, racontés par les femmes...)
Ce livre est à l'origine du développement du genre de la nouvelle en France : Marguerite de Navarre a défini le genre de la nouvelle en langue française. Elle est au XVIe siècle ce que Maupassant est au XIXe.
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