Love, love, love suivi de Bull

L'écriture de Mike Bartlett est sculptée dans l'acide. Les personnages sont brossés en quelques répliques, aussi truculentes que cruelles. La construction de la situation dramaturgique est rythmée avec soin, suivant l'évolution d'une famille depuis les années 60 jusqu'à nos jours. J'ai beaucoup apprécié cette plongée dans la période des "boomers", relativement peu traitée, qui permet de mieux cerner notre monde actuel. Je demeure néanmoins déçue par la pièce dans sa globalité, au regard des attentes que pouvait suggérer son prix et sa renommée. En effet, le déroulé des scènes est souvent prévisible, la montée des enjeux dramaturgiques au sein des scènes m'a semblé assez commune et la fin de la pièce sonne comme inachevée. J'ai été ravie de découvrir cette oeuvre et son auteur dont les qualités stylistiques réjouissantes ne manquent pas mais je ne considère pas "Love, Love, Love" comme une pièce majeure du répertoire contemporain.