Déjeuner chez Wittgenstein / Minetti / Les apparences sont trompeuses / Simplement compliqué
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Ce volume de pièces de référence de Thomas Bernhard illustre la relation acerbe
et ambivalente qu’entretenait l’auteur viennois avec le monde du théâtre, la
profession de comédien et l’art dramatique en général, le plus proche de la
folie, un art entre mascarade et aliénation. Miroir de Bernhard et figure
repoussoir, l’acteur cristallise toute la haine féroce que Bernhard vouait au
monde théâtral, un monde haïssable de faux semblants, de culte du pouvoir,
métaphore de la société de l’époque et de la nation autrichienne : « l’humanité
entière délire de pouvoirs / où que nous regardions / nous ne voyons qu’une
humanité délirant de pouvoirs / nous sommes au cœur / d’un processus
catastrophique de crétinisation » « L’Autriche elle-même n’est rien d’autre
qu’une scène/ où tout va à vau-l’eau à la putréfaction à l’agonie/ une
figuration enfoncée dans la haine d’elle-même/ formée par six millions et demi
d’abandonnés/ six millions et demi de débiles et de fous furieux » Dans Déjeuner
chez Wittgenstein, Voss, alter ego de Ludwig Wittgenstein, oscille de façon
permanente entre folie et génie. Considérée comme l’une des pièces les plus
violentes, les plus assassines de Bernhard, elle est également caractérisée par
plusieurs évocations de Schopenhauer qui partageait la même authentique aversion
pour l’esprit de sa nation, pour la « lourdeur » germanique. L’excès frôle la
jubilation et la virulence hargneuse ne faiblit jamais, que l’on y parle des
symphoniques de Beethoven ou de viandes en sauce. La langue bernhardienne se
fait obsédante, obsessionnelle, répétitive, monstrueuse, portée par des
locuteurs avoisinant constamment la solitude et la folie. Dans leur bouche, la
décomposition du discours se dévoile comme un moi qui se dissout, laissant
entrevoir une vaste béance de désespoir. Ainsi trouve-t-on, dans Minetti : «
Vous entendez/ La mer/ La mathématique/ La peine/ L’effroi/ L’ambition/
L’abandon/ Vent/ Côte/ Ce mot côte/ (chantant presque) Côte/ côte/ et puis/
brume/ Perception/ Jalousie/ (criant soudain) A l’aide/ (tout bas) Crime/ (à la
dame directement) Quand ne règne plus que le I/ ou plus que le U/ ou le O (comme
s’il imitait le chant du coq) Cocorico/ Cocorico/ Cocorico. » « D’une certaine
manière les comédiens sont des crétins /même les plus grands / même les plus
célèbres / ils fuient leur médiocrité / et la médiocrité les rattrape / sans
exception » Sous la plume de Bernhard, le théâtre, miroir métaphysique de la vie
humaine, prend la forme d’une grande danse macabre où des pantins se débattent
dans une époque finissante et engluée dans les atrocités du passé, avec le
suicide comme échappatoire à la suffocation politique.
L ARCHE
Scène ouverte
SKU:9782381980584