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Notre sélection : 8 textes féministes incontournables

Qu’est-ce qu’être une femme ? Comment l’écrire, le dire, et affirmer sa liberté ? Quels combats à gagner ? Des autrices aux plumes incisives, qui donnent envie d’élever la voix, d’agir, et qui nous offrent un regard lucide sur le monde actuel. Une liste non exhaustive de textes féministes qu’on vous recommande chaudement.

Nos puissantes amitiés - Des liens politiques, des lieux de résistance

Nos puissantes amitiés – Alice Raybaud

L’amitié a une place particulière dans la société, interrogée ici par la journaliste Alice Raybaud. Dans l’imaginaire collectif, les films, musiques, récits en tout genre, elle passe généralement au second plan, au profit du couple romantique, lien social par excellence. Bien qu’elle soit essentielle, elle est souvent sacrifiée au gré des années, une fois la jeunesse passée, pour laisser place à la famille. Cependant, l’autrice relève un fait récent : une proportion croissante de personnes accorde une nouvelle importance à l’amitié, en faisant de celle-ci un espace de résistance et de revendication. Lieu de joies, de solidarité, ce lien pourrait être un fer de lance face au système patriarcal et capitaliste. Sous diverses formes, la relation amicale se réinvente, à la fois intime et politique, force de dissidence et d’émancipation.

Les Orageuses (poche)

Les Orageuses – Marcia Burnier

Ce texte, à la fois roman, fiction et réflexion politique, n’est pas un livre sur la vengeance. Il va bien au-delà. C’est l’histoire d’un groupe de filles ordinaires, habituées au regard masculin constant, omniprésent, parfois menaçant. C’est l’histoire de ce groupe, né d’un point commun : toutes ont été victimes de viols. Grâce à cette sororité, elles vont réaliser l’impensable : chercher réparation, face à l’incompétence de la justice. Comment ? Par la vengeance, oui, puisque le silence des autres est douloureux. Par cette volonté de faire payer, c’est un nouveau sens qui se joue : celui de pouvoir avancer, de ne pas avoir besoin de se justifier sans cesse, de ne plus avoir peur. Un ouvrage brutal, sensible, qui traite avec justesse du parcours de celles et ceux qui ont subi des violences sexuelles.

La Pensee straight

La pensée straight – Monique Wittig

L’hétérosexualité est un régime politique, et non pas une nature, ni un donné. Telle est la thèse défendue par Monique Witiig dans cet essai. Pourtant, cette supposée “naturalité” de l’hétérosexualité a conditionné nos structures de pensée, que ce soit dans des champs de recherche scientifique ou dans celui de la vie quotidienne. Au cœur, on retrouve la question de la domination, abordée au-delà de la question du genre. Ainsi, comme la théoricienne clôt une conférence avec cette citation qui a fait débat dans les milieux féministes : “Les lesbiennes ne sont pas des femmes”. En effet, être hors-la-loi dans le domaine de la sexualité, c’est renverser la norme. Un essai politique, sociologique essentiel pour la théorie féministe et porteur d’une réflexion pertinente.

Se ressaisir - Enquête autobiographique d'une transfuge de classe féministe

Se ressaisir – Rose-Marie Lagrave

Enquête autobiographique, texte sociologique, œuvre critique : dans cette introspection, l’autrice analyse son parcours de l’enfance à l’âge adulte avec ce qui l’a fondé. Elle narre son expérience de transfuge social loin des stéréotypes, lui permettant ainsi de déconstruire certains préjugés tels que ceux véhiculés par la méritocratie, par l’ascenseur social. En détaillant le chemin de cette sociologue, qui, d’une famille nombreuse en milieu rural est devenue directrice d’études à l’EHESS, l’ouvrage interroge aussi la place des femmes dans le milieu universitaire et dans la société. Imposture, domination genrée, autant de clefs de lecture d’un monde conditionné.

La femme gelée – Annie Ernaux

Prix Nobel, Annie Ernaux est largement connue pour son œuvre littéraire, qui, partant de son expérience personnelle, parvient à dresser le tableau de différentes dynamiques sociologiques. La femme gelée, c’est la femme qui s’entrave dans la vie de couple, dans son rôle de mère. C’est celle qui, malgré ses études, malgré une éducation quelque peu hors normes, ne parvient pas à s’extirper du modèle familial bourgeois. Celle qui se sent lointaine, dans son appartement, dans sa vie agréable, dans son quotidien. Qui a l’impression de s’éteindre, de se sacrifier pour son foyer.

Hommes – Emmanuelle Richard

20 ans plus tard, la déflagration. Le choc est bouleversant pour Léna Moss lorsqu’elle voit, sur son téléphone, l’avis de recherche lancé par Interpole contre l’homme qui l’avait presque étranglée plus jeune. Elle ne sait que faire, n’étant pas ce qu’on pourrait appeler “la victime idéale” : apporter son témoignage à la police ? Garder le silence, puisque, malgré tout, elle avait continué d’avoir des rapports sexuels avec ce géant texan ? Lorsque le corps désire, lorsque la tête dit non, il faut disséquer les ambivalences de la relation, à la fois effrayante et singulière. Un geste déplacé est une bombe intérieure. Et Léna en fait les frais avec les échos de ce traumatisme.

Désirer

Désirer – Collectif dirigé par Emma Becker

Désirer, verbe actif et au féminin : six autrices prennent la plume pour explorer sans tabous ni male gaze le pouvoir de l’attraction, les envies, les fantasmes. Recueil de six nouvelles érotiques, où les femmes ne sont plus limitées à l’objet de désir, mais bel et bien maîtresses de leurs souhaits et de leur plaisir, pour s’affranchir des tabous qui entourent encore la sexualité féminine.

Chienne et louve

Chienne et louve – Joffrine Donadieu

Lauréat du Prix de Flore en 2022, ce roman, c’est l’histoire d’une relation particulière, celle d’Odette et de Romy. Romy a vingt ans, elle rêve d’être comédienne. Pour vivre à Paris et payer le Cours Florent, elle est strip-teaseuse le soir. Odette accepte de la loger, en échange d’un loyer faible et de sa compagnie. Un lien étrange se forme entre les deux femmes, entre fascination, dépendance et rapport de force. Avec, en toile de fond, le corps vieilli d’Odette, le passé de Romy, et l’expérience de la scène, douloureuse mais exutoire. Le théâtre est là, comme constance dans la vie de Romy, comme moyen d’existence, comme guérison.

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